Les lauréats de « Réinventer Paris » font souffler un vent de créativité dans la capitale. À travers leurs projets, ils ont donné naissance à un nouveau langage urbain, qui repense l’urbanisme du XXIe siècle.
Réinventer Paris : un nouveau langage urbain est né
Anne Hidalgo, maire de Paris et Jean-Louis Missika, son adjoint à l’urbanisme, ont dévoilé le 3 février dernier les projets lauréats de « Réinventer Paris ». Au-delà du côté novateur du processus, l’opération a cela d’exceptionnel qu’elle a fait naître un nouveau langage urbain, fruit d’un dialogue inédit entre des architectes, des urbanistes, des start-up, des acteurs de l’immobilier, des ingénieurs ou des énergéticiens. Tous ceux qui, partout dans le monde, pensent et conçoivent la ville de demain se sont mis pendant plusieurs mois autour d’une même table pour imaginer le Paris de demain. À voir tous les noms qui s’égrènent dans les différentes équipes lauréates, on prend conscience de la diversité des profils qu’a réuni « Réinventer Paris » et de l’extraordinaire émulation que ce projet a créé entre tous ces participants aux parcours si divers.
À ceux qui se demandent à quoi ressemblera l’immeuble de demain, « Réinventer Paris » apporte des réponses fortes, qui font la part belle aux espaces végétalisés, partagés, collaboratifs et surtout modulables, dont les usages varient au fil de la journée. À l’heure où l’industrie immobilière s’empare du concept de réversibilité, le traitement qui en est fait dans « Réinventer Paris » est particulièrement intéressant à étudier.
Le respect de l’environnement et de l’existant constituent à l’évidence le socle commun de tous ces projets, qui engagent un dialogue nouveau entre les générations. Tous défendent une même vision de la société : mixte, où les populations se croisent et se rencontrent. Tous intègrent de nouvelles formes de travail, flexibles et digitales, à travers notamment des espaces de co-working. Tous proposent également une vision nouvelle de la nature dans la ville, qui part à la conquête des façades et des toits-terrasses et ne se veut pas que décorative. Enfin, nombreux sont ceux qui font du bois leur matériau phare, révélant les audaces architecturales dont il est capable.
« L’innovation est un moteur puissant pour créer des possibles. La Ville de Paris l’a compris en lui donnant toute sa confiance pour ces sites, a salué Anne Hidalgo. Réinventer Paris change radicalement notre façon de penser la ville. » Devant le succès de l’opération, l’édile et son adjoint à l’urbanisme annoncent déjà le lancement, mi-mars, de l’appel à projets « Réinventer la Seine », avec le maire du Havre et l’agglomération de Rouen, et travaillent, en parallèle, à une opération similaire pour les sous-sols de la capitale. Il n’est pas difficile d’imaginer tout l’enthousiasme que ces nouveaux projets devraient susciter auprès des innovateurs du monde entier.
Sophie Da Costa
En photo : la « Ville multi-strate », à Ternes-Villiers, dans le 17e arrondissement, de l’équipe composée de Jacques Ferrier architectures, Chartier Dalix architectes, SLA Paysagistes, BNP Paribas Immobilier, Attitudes Urbaines, Terrell, Capri Acoustique, Elithis, Bet, Greenaffair, Amo, Agence On, Bureau Veritas, DAL, Woodeum, Fluicity, Spicesoft, L’Atelier, Afnor, Serge Airaudi, Arval, Comptoirs Richard et Mugo.
