Christian Estrosi : « Notre territoire est la métropole interconnectée et durable du XXIe siècle »

Décideurs. Nice figure parmi les cinq meilleures villes intelligentes du monde, devançant même Singapour. Qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence ?
Christian Estrosi. Notre territoire, riche de son histoire, de son patrimoine exceptionnel et de son magnifique cadre de vie, est la métropole interconnectée et durable du XXIe siècle. Je fais vivre un éco-contexte favorable et vertueux où des start-up et des grands groupes travaillent à nos côtés et aux côtés des acteurs de la recherche et de l’enseignement pour faire émerger des emplois dans le domaine de l’innovation et du numérique. Ce qui fait la différence, c’est que nous obtenons des résultats et que notre stratégie fonctionne ! Développer la smart city, c’est permettre la création de nouveaux services pour les citoyens, de favoriser la création d’entreprises et de faire des économies dans la gestion de la ville. Nous avons déployé par exemple 200 capteurs intelligents sur des bacs de dépôt volontaire de verre et de papier. Ces capteurs nous indiquent si le bac est plein ou bien si la collecte peut être différée. Moins de camions qui roulent, c’est moins de pollution, c’est mieux pour la santé des Niçois mais ce sont aussi des économies. L’an passé, nous avons pu ainsi réaliser une économie de 800 000 euros grâce à cet équipement. Je continue donc à poursuivre la mutation industrielle du territoire, axée sur l’innovation. J’estime que Nice, et plus largement la région Paca, doivent mobiliser tous les acteurs pour être en pointe de la réindustrialisation de notre pays. Lorsque j’étais ministre délégué à l’Aménagement du territoire, j’avais  implanté dix pôles de compétitivité sur la région : trois dans le Var, trois dans les Alpes-Maritimes, trois dans les Bouches-du-Rhône et un dans le Vaucluse. Ces pôles constituent des leviers d’innovation formidables.
 
Décideurs. Vous faites de l’aménagement numérique une priorité. Quels sont les grands axes que vous poursuivez pour lancer cette révolution digitale sur votre territoire ? 
C. E. En tant qu’ancien ministre de l’Industrie, je sais que l’aménagement numérique du territoire est essentiel aux entreprises et qu’il constitue un levier pour la création d’emplois. Les « entreprises à forte intensité web » ont crû, depuis 2009, deux fois plus vite que les autres  et ont exporté deux fois plus. Il est très important d’accélérer ce déploiement, c’est pourquoi la Métropole Nice Côte d’Azur a mis en place une organisation visant à simplifier les démarches liées au déploiement de fibres optiques pour les opérateurs. Notre volontarisme porte ses fruits puisque Orange a annoncé le 15 avril que Nice faisait partie des neuf villes françaises choisies  pour disposer d'une accélération des déploiements de fibres optiques, sur l’ensemble de la commune. Les habitants et les entreprises bénéficieront gratuitement du déploiement qui permettra de bénéficier de services de meilleure qualité comme un accès ultra-rapide à Internet et le développement de nouveaux usages comme le télétravail et la télémédecine.
 
Décideurs. Sur quels secteurs développez-vous aujourd’hui en priorité cette révolution digitale : les transports, les services communaux, les équipements publics ? 
C. E. Nous allons notamment concentrer des efforts sur la e-santé, pour faire de Nice le pôle d’excellence de la Silver Economie. Cette année, j'ai inauguré officiellement le « 27 Delvalle » qui est le bras armé de la Métropole Nice Côte d’Azur pour développer ce secteur économique au carrefour du secteur de la santé et des nouvelles technologies. J’y ai installé officiellement le siège national de France Silver Eco qui, depuis Nice, développe ses activités nationales et européennes. Ce centre accompagne le développement des start-up positionnées sur ce secteur, au service du bien-être de nos aînés, pour favoriser la création d’emplois dans ce domaine.

Propos recueillis par Sophie Da Costa