Repartira ou repartira pas ? Le marché des partenariats publics-privés (PPP) a considérablement ralenti ces dernières années en France mais, selon certains, le vent pourrait tourner.

Le signal le plus positif est venu du gouvernement : le Premier ministre comme le ministre de l’Économie ont tous deux réaffirmé leur volonté de donner un nouveau souffle aux PPP. Le premier lors de l’inauguration du viaduc de la Dordogne le 1er septembre 2014, le second devant un parterre d’acteurs réunis à l’occasion des dernières rencontres internationales des PPP fin octobre 2014. « Pour retrouver de la croissance et donc des emplois, la France doit impérativement relancer l’investissement public comme privé et notamment dans les secteurs des travaux publics et de la construction, a déclaré le chef du gouvernement. Il a besoin de partenariats entre les entreprises, les collectivités territoriales, l’État, pour bâtir des projets ensemble. » Rappelant l’atout « formidable » que constitue l’expérience française en matière de PPP, le ministre de l’Économie a lui aussi marqué sa volonté de voir ce marché repartir. Il a néanmoins reconnu qu’il fallait « tirer le bilan des expériences récentes et veiller à recentrer chaque outil sur les projets pour lesquels il est le plus adapté », annonçant dans la foulée « des réformes sur la commande publique en général et sur les PPP en particulier ». De fait, dans son projet d’ordonnance des marchés publics, des dispositions ont été prises pour améliorer le fonctionnement de cet outil, comme celle de supprimer le principe de seuil minimal pour recourir à cette forme de contractualisation. Même le nom, trop associé aux controverses, devrait changer. Reste à savoir si la confiance des investisseurs institutionnels dans cette classe d’actifs sera retrouvée. La plupart ont été clairement échaudés par les dossiers de l’éco-taxe et des concessions autoroutières, qui ont remis en question la parole de l’État. « Dans d’autres pays, cela n’aurait pas été acceptable. C’est une remise en cause de l’état de droit », assure le dirigeant d’un des principaux fonds de la place. « Mais il y a aujourd’hui un vrai changement de discours en France sur les PPP, qui se justifie à la fois par les contraintes budgétaires du secteur public et le besoin de soutenir l’économie, souligne Laurent Bouchilloux, responsable des financements de projets d’infrastructures à la Société générale corporate & investment banking.  Le PPP souffre d’une mauvaise image en France alors que la très grande majorité des projets se passe bien. Nous sommes confiants sur le redémarrage du marché. »

S.D.C.

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