Infrastructures : les investissements souffrent d'un déficit de financements publics
Le constat est sans appel : les financements d’infrastructures manquent cruellement en Europe. Représentant 3,7 % du PIB en 2009, l’investissement européen du secteur public a chuté à 2,9 % en 2014, le transport étant le domaine le plus touché, selon une étude de l’agence de notation Standard & Poor’s. Les coûts de construction et l’austérité réglementaire sont les deux principaux facteurs de cet affaiblissement, mais d’autres éléments pèsent également dans la balance : entre manque de confiance dans l’implication du secteur privé, visions trop court-termistes et manque de planification stratégique des gouvernements, mauvaise perception des bénéfices potentiels, et manque de ressources, les infrastructures n’attirent plus grand monde. Néanmoins, l’étude souligne l’autocensure des gouvernements : en effet, malgré les opportunités, l’Europe ne profite pas suffisamment de la liquidité du marché, des taux bas et des crédits accordés, laissant sur sa faim une demande en infrastructures qui ne trouve plus offreurs.
La modernisation des PPP, solution au déverrouillage des investissements
Face au gel des investissements et la résistance du secteur public, l’agence alarme sur les besoins en infrastructures à venir : les pays du G20 auront, dans les quinze prochaines années, besoin de quinze à vingt milliards de dollars dans le domaine pour conserver leur niveau économique actuel. Dès lors, les experts préconisent un rapprochement des secteurs privé et public : véritable canal de développement qui remettrait les infrastructures au goût du jour, une flexibilisation et adaptabilité des PPP engagerait potentiellement la reprise. À cet effet, le développement de concessions, mises aux enchères des licences ou encore privatisations des actifs peuvent également faire partie de la solution au déblocage financier. Enfin, Standard & Poor’s mentionne la nécessité de prioriser les projets ayant un réel bénéfice économique sur la société. Objectif : éviter à tout prix les échecs passés des PPP, qui pourraient, à termes, repousser encore davantage les investisseurs.