Dans sa conférence sur la dynamique du logement au premier semestre 2015, le P-DG de Nexity a calmé l'optimisme ambiant concernant ce marché. Si l'investissement locatif affiche des scores honorables, primo-accessions et mises en chantier restent à la peine.

Conférence semestrielle de Nexity sur l'état du marché du logement. Alain Dinin, P-DG de l'entreprise, a pris la parole et a tenu à tempérer l'optimisme dont font preuve nombre d'observateurs suite aux résultats encourageants affichés par le logement, en France, au premier semestre 2015 : « On ne peut pas parler de reprise mais plutôt de rebond, la situation est simplement moins pire que l'année dernière. » Une douche froide pour certains, tant les résultats de l'investissement locatif (+ 54 % d'investisseurs particuliers par rapport aux six premiers mois de 2014) paraissent importants. Fruits du dispositif Pinel, Alain Dinin a tenu à relativiser le succès de ce dernier, le retour des investissements étant dû en bonne partie à un phénomène de « rattrapage », conséquent au flou créé par le précédent dispositif Duflot. Il évoque un ralentissement au cours de l'année et même une « tendance molle », l'objectif pour 2015 étant d'environ 100 000 unités vendues (contre 86 600 en 2014).

 

L'accession à la propriété dans le rouge

Outre un recul des mises en chantier et permis de construire (respectivement - 4,1 % et - 6 % sur douze mois glissants), la principale préoccupation du promoteur reste la primo-accession qui s'est encore contractée au premier semestre : - 3,1 % et même - 5,6 % chez Nexity, et ce malgré des taux d'intérêt pourtant historiquement bas. Plus troublant, les résultats dessinent une situation en miroir entre la région parisienne et la province. Alors que les primo-accessions en région, bien aidées par le changement du zonage de Lyon, Lille, Marseille et Montpellier, ont grimpé de 26 %, elle ont régressé de 27 % en Île-de-France ! En cause selon le promoteur, la dévalorisation du prêt à taux zéro qui occasionne une baisse de l'apport de l'acquéreur francilien d'environ 15 000 euros. Autant de signaux négatifs qui conduisent Alain Dinin à refuser un « excès d'optimisme » car « il est pour l'heure impossible de prédire si la dynamique de 2015 va se poursuivre en 2016 ».

 

Boris Beltran

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