Les investissements en immobilier de bureau bondissent
Comme chaque trimestre, le groupement d'intérêt économique ImmoStat a publié ses grands indicateurs du marché de l'immobilier d'entreprise en Île-de-France. Ceux-ci annoncent la couleur, la qualification de reprise ayant rarement été plus appropriée depuis 2008. Révélateur de cette tendance, le montant global des investissements a fait un bond de 96 % ce semestre (par rapport au troisième trimestre 2014), à hauteur de 5,5 milliards d'euros ! En cumulé depuis le début de l'année, cela donne 11,3 milliards d'euros investis, soit seulement 2 % de moins que l'année dernière, alors que le total de 2014 est biaisé du fait de plusieurs deals exceptionnels. La demande placée, quant à elle, est en hausse de 39 % ce semestre, par rapport à 2014, et est en baisse de 6 % en cumul annuel. L'offre immédiate de bureaux, au 30 septembre 2015, est stable (environ 4 millions de mètres carrés) et le loyer facial moyen des bureaux de seconde main s'élève à 327 euros HT HC par mètre carré et par an, au troisième trimestre 2015 (+ 2 % par rapport au trimestre précédent, sans tenir compte des mesures d'accompagnement).
Une concurrence très forte
BNP Paribas Real Estate souligne que cette reprise, pérenne après un été pourtant économiquement mouvementé, trouve ses fondements dans de « solides éléments de croissance » : prix bas des matières premières, faiblesse de l'euro, taux d'intérêt bas et politique accommodante de la BCE. Cette faiblesse des taux d'intérêt fait toujours pression sur les taux de rendements qui poursuivent leur baisse, notamment sur les actifs « prime » dans le QCA parisien (3,75 %) et dans le croissant ouest (3.9 %). Même son de cloche chez Nicolas Verdillon, directeur capital markets de CBRE, qui souligne un contexte « hyper concurrentiel » et une « hyper agressivité sur les taux de rendement des actifs très qualitatifs ». Roman Coste, directeur général agency du broker, rappelle quant à lui que ces résultats, certes positifs, sont « reflet d'une situation économique compliquée venant contraindre les entreprises dans leurs choix et décisions immobilières ».
B.B.