Énergies fossiles : les subventions trop généreuses des États de l’OCDE
200 milliards de dollars par an. C’est l’enveloppe faramineuse que les États - donc nous, les contribuables - consacrent en 2015, à la subvention de la production et la consommation d’énergies fossiles. Le chiffre est celui de l’OCDE, qui vient de publier une étude sur le soutien de ses pays membres et des économies émergentes aux combustibles fossiles. À six semaines de la COP 21 (la conférence de l’ONU sur le climat) le montant a de quoi de faire réfléchir. Il est non seulement considérable, mais « entrave les efforts mondiaux pour réduire les émissions et lutter contre le changement climatique », comme le souligne l’organisation.
800 mesures de soutien
L’inventaire 2015 des mesures de soutien aux combustibles fossiles, dressé par l’OCDE, recense pas moins de huit cents programmes de dépenses et allègements fiscaux en tous genres, mis en place dans les trente-quatre pays de l’OCDE et les six grandes économies émergentes du G20 (Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Russie et Afrique du Sud). Des mesures pour la plupart adoptées avant l’an 2000, « dans un contexte économique et environnemental très différent », qui vont de la baisse des prix pour les consommateurs à la réduction des coûts d’exploration et d’exploitation pour les groupes pétroliers et gaziers. Conclusion de l’OCDE : « Les États dépensent, pour soutenir les combustibles fossiles, quasiment le double du montant nécessaire pour atteindre les objectifs de financement de la lutte contre le changement climatique définis par la communauté internationale, qui appelle à mobiliser cent milliards de dollars par an d’ici à 2020. »
L’heure est venue
« Nous devons changer le cours des choses, lance Angel Gurria, le secrétaire général de l’organisation. L’heure est venue, pour les pays, de démontrer qu’ils prennent au sérieux la lutte contre le changement climatique et la réforme des mesures dommageables de soutien aux combustibles fossiles est un bon départ. » Dans son inventaire, l’OCDE propose une feuille de route pour transformer ces politiques étatiques « héritées d’une époque révolue où l’on considérait la pollution comme une conséquence tolérable de la croissance économique ». Et de rappeler que le contexte est aujourd’hui plus que favorable pour inverser la tendance, avec la baisse des cours du pétrole.
S.D.C.