Dans un peu moins de trois mois se tiendra à Paris la COP 21, la 21ème Conférence des parties des Nations unies sur les changements climatiques. François Hollande, président de la République, a officiellement lancé le compte à rebours sur les réseaux sociaux le 10 septembre dernier. Cela laisse onze semaines aux négociateurs pour balayer toutes les craintes et inquiétudes sur l’issue finale de ce rendez-vous.

La Colombie a rendu sa copie. Le 7 septembre dernier, un communiqué informait les rédactions que le pays était le premier d'Amérique du Sud à présenter ses engagements pour la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de décembre prochain. Trois mois avant l’ouverture de la COP 21, la Colombie s'engage ainsi à réduire ses émissions de 20 % à horizon 2030. On ne peut que saluer cette annonce, et désespérer... De constater que la Colombie est le seul État de ce vaste continent à présenter sa feuille de route et qu'il ne soit que le 60e pays, peut-être le 61e, à le faire sur les 196 réunis à la COP 21. Le compte n'y est pas.



Des risques d’échecs

Pourtant, la règle est connue de tous depuis longtemps : avant décembre, même bien avant, tous les pays doivent indiquer ce qu’ils sont prêts à faire pour limiter le réchauffement climatique de la planète à +2°C. De quelles façons ils comptent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et développer les énergies propres. Tout le monde est d’accord pour le faire, mais peu sont encore prêt à l’écrire noir sur blanc.Trop d'enjeux (financiers évidemment). Trop de parties à (ré)concilier. Et ce n’est là qu'un des premiers signes inquiétants quant à l'issue finale de ce grand rendez-vous mondial. François Hollande a lui-même reconnu, lors de sa conférence de rentrée du 7 septembre dernier, qu’il y avait des « risques d’échecs ».



Un accord avant l’accord

En pays hôte et organisateur de la COP 21, il appelle à un « sursaut » pour parvenir à un accord contraignant et mondial qui, non seulement, devra réduire le volume des subventions aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables, mais aussi et surtout, graver dans le marbre l'idée d'une économie décarbonée. Un accord qui devra également aboutir à débloquer les fameux milliards promis aux pays du Sud pour qu'ils puissent baser leur développement sur des énergies propres. Le montant de l’enveloppe est connu : cent milliards de dollars par an. « Sur la question du financement, il faut un pré-accord pour que les chefs d’État arrivent à Paris en ayant la certitude que l’on va pouvoir conclure », a affirmé le président de la République. Un accord avant l’accord ? Soit. Espérons qu’à ce stade des discussions, les sherpas des différents pays aient bien avancé dans les négociations et que les conditions d’un pré-accord soient déjà réunies.



Sophie Da Costa

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