À la veille de la COP21, la France tente l'échappée

Feu au vert pour la croissance : la loi sur "la transition énergétique pour la croissance verte" a été promulguée et publiée au Journal Officiel. À trois mois de la Conférence de Paris sur le climat, c'est un signal fort qu'envoie l'État, souvent taxé, parfois à raison, de se contenter de marcher dans le sillage des locomotives nordiques. Novateur et large, ce texte vise, selon la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, à « faire de la France la nation de l'excellence environnementale en donnant à chacun les moyens d'agir pour la croissance verte et le climat ».

Le cap est mis sur les énergies renouvelables, avec un objectif affiché de 32% d'EnR dans le mix énergétique français et 40% dans le mix électrique, à l'horizon 2030. Au programme, multiplication des appels d'offres (en particulier sur l'éolien offshore) et financements innovants, avec le doublement des prêts de la BPI d'ici 2017 à hauteur de 800 millions d'euros annuel et la mise en oeuvre d'investissements participatifs. Le nucléaire, quant à lui, voit sa capacité plafonnée à la puissance totale des réacteurs actuellement en service, soit 63.2 GW. Ne pas brider la recherche dans ce secteur capital tout en accompagnant le démantèlement de vieilles installations dont l'entretien est devenu un fardeau : saluons l'habile coup réussi sur cet épineux sujet. Le bâtiment, mastodonte énergivore représentant plus de 40% de la consommation énergétique française, n'est pas en reste : construction et rénovation sont concernées et l'énergie positive est mise à l'honneur, tant au niveau des bâtiments (les constructions publiques montrant l'exemple) qu'à l'échelle des territoires, avec d'importants financements à la clef.

La France peut donc se positionner en référence à l'heure d'entamer, sur ses terres, les négociations mondiales sur le climat. Espérons la dynamique créée suffisante pour embarquer tous les acteurs, du consommateur au producteur, de la PME à la multinationale, dans ce grand défi.

Boris Beltran