EDF offre deux milliards d’euros pour Areva NP
À l’occasion de la publication de
leurs résultats semestriels, EDF et Areva ont dévoilé l’accord signé avec l’État
sur la cession des activités Nuclear Power (NP) du spécialiste du nucléaire.
Valorisée à 2,7 milliards d’euros, cette division issue de l'ex-Framatone et chargée de la fabrication et de l'entretien des réacteurs sera reprise par le géant de l’électricité. Son P-DG,
Jean-Bernard Lévy, a accepté de débourser deux milliards d’euros pour reprendre
51 % à 75 % du capital, 25 % restant aux mains de la maison mère. Pour obtenir sa signature, l’État et Areva ont consenti à « immuniser » EDF
des risques liés à l’EPR Finlandais. Ce projet, dont le coût a dérapé de trois
à huit milliards d’euros, n’apparaîtra pas au bilan de la nouvelle entité.
Cette transaction comble déjà une partie des besoins de financement du groupe que Philippe Knoche et Philippe Varin, ses deux dirigeants, estiment à sept milliards d’euros d’ici 2017. Après le fiasco finlandais et la dévalorisation de ses actifs miniers, Areva a en effet essuyé de lourdes pertes (4,8 milliards d’euros en 2014). Si d'autres cessions et une recapitalisation par l’État doivent avoir lieu, certains acteurs chinois expriment déjà leur intérêt pour le fleuron français. « la Chine est incontournable », estime l'ancien président de PSA dans le JDD.
En attendant de futurs mouvements capitalistiques, l’annonce de l’accord a été
accompagnée par la nomination à la tête d’Areva NP de Bernard Fontana, l’ancien
patron d’Holcim. Un spécialiste de l’industrie lourde qui a déjà mené d’importants
plans de redressement dans la sidérurgie chez Aperam. Avec EDF et Areva, il a
jusqu’à septembre pour présenter un programme de restructuration au
gouvernement qui a promis d’agir en « actionnaire de long terme ». « Nous avons besoin de plans industriels et
financiers précis avant d’engager l’argent du contribuable », a
déclaré le ministre de l’économie, Emmanuel Macron au Monde au moment de l’accord.
JHF