Le P-DG du géant hôtelier nous parle de son secteur, ses enjeux et son évolution, et nous encourage à faire preuve de détermination dans la réalisation de projets.

Décideurs. Quels sont les enjeux du secteur hôtelier africain ?

Mossadeck Bally. Le secteur hôtelier est très étroitement lié au tourisme, il s’agit d’une industrie transversale. C’est un secteur qui demande énormément de capitaux et de temps car le délai minimum pour étudier et réaliser un projet est de trois à quatre ans. Il existe des besoins en Afrique. D’ailleurs, tous les grands groupes s’intéressent à l’Afrique.
Chez Azalaï Hotels, nous avons pris le parti d’investir dans l’hôtellerie d’affaires. Le tourisme d’affaires se développe rapidement et concerne une clientèle stable. Ce secteur attire d’ailleurs de plus en plus d’investisseurs. C’est particulièrement marqué dans certains pays, comme le Maroc ou la Côte d’Ivoire.

Le tourisme de loisir est bien sûr un autre axe de développement. Au Kenya, en Afrique du sud ou en Tanzanie, les hôtels travaillent beaucoup avec des tour-opérateurs. Mais le tourisme de loisir est très sensible à l’instabilité politique et aux aspects sécuritaires, alors que le tourisme d’affaires l’est moins.

Décideurs. Et vous avez récemment investi dans une école hôtelière…

M. B. La formation professionnelle est cruciale. Aujourd’hui la demande existe, tout comme les opportunités d’investissement et le financement. Ce qui manque, c’est la ressource humaine qualifiée. Les États font peu pour la formation et il est nécessaire de combler ce déficit. C’est un élément essentiel car, in fine, le manque de formation initiale impacte la qualité des services hôteliers. Nous avons donc créé une école hôtelière à Bamako afin de former aux métiers hôteliers, par rapport à nos besoins de recrutement notamment. Nous menons cet ambitieux projet avec nos propres moyens financiers pour l’instant.

Décideurs. Quelle est votre vision du leadership ?

M. B. Un leader est celui qui rend possible l’impossible. Il montre l’exemple, fait rêver et réalise ce rêve. À mes débuts il y a vingt ans, tout a commencé par un rêve, puis j’ai agi dans ce but avec le soutien d’une équipe, en étant rigoureux, perspicace et sans me décourager. Il est possible de réaliser ses rêves !

Propos recueillis par Elodie Sigaux
 

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