Créé en 1957 à Libourne par Clément Fayat, Fayat réalise aujourd’hui un CA de 3,5 milliards d’euros. Aux commandes, ses deux fils comptent bien poursuivre cette success story.
Jean-Claude Fayat (Fayat) : « Ne pas se donner de frontières »
Décideurs. Quels sont les secrets de votre réussite ?
Jean-Claude Fayat. Tout d’abord une stratégie très cohérente de diversification sur des niches où nous pouvions être leaders, tout en restant proche de notre métier originel des travaux publics. C’est ainsi que nous sommes désormai présents dans le bâtiment, les réseaux d’énergie, la construction métallique ou l’industrie avec la construction de matériel routier. Nous diversifions aussi nos marchés avec plus d’un tiers de notre chiffre d’affaires à l’international, ce qui nous permet de maintenir notre équilibre. Autre grand principe : la prise de risques mesurée. Cette audace correspond à l’esprit entrepreneurial qui nous porte. Le groupe a toujours pris des risques sous réserve qu’ils ne mettent pas en danger sa propre survie. Ce pragmatisme est une de nos caractéristiques.
Décideurs. Quels échecs avez-vous rencontrés ? Comment avez-vous fait pour y faire face ?
J.-C. F. Il nous est arrivé de mal évaluer la situation d’une entreprise lors de son acquisition, ou au contraire de laisser passer des opportunités. Je considère qu’il faut toujours tirer parti de ses échecs. Même lorsque je m’en veux, j’essaie d’en tirer un apprentissage. Quant aux difficultés économiques que connaissent certaines de nos activités, elles sont équilibrées par notre diversification, avec des métiers qui ont des cycles différents. C’est pour nous une preuve de la pertinence de notre stratégie. Mais cela ne nous empêche pas de toujours être dans l’adaptation pour surmonter ces difficultés, notamment en innovant, et en recrutant de hauts potentiels.
Décideurs. Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération d'entrepreneurs ? Quels conseils leur donneriez-vous ?
J.-C. F. Je constate à travers les nouveaux profils qui nous rejoignent que l’esprit entrepreneurial est toujours aussi fort. Mais les jeunes générations ont l’ouverture à l’international dans leur ADN, ce qui n’était pas notre cas, nous devions nous la forger nous-mêmes. Mon conseil irait d’ailleurs dans ce sens, de ne pas se donner de frontières.
« Chaque euro gagné a été réinvesti »
Décideurs. Vous n'avez jamais ouvert le capital de votre entreprise à des partenaires extérieurs. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
J.-C. F. L’indépendance fait partie de nos valeurs, en premier lieu l’indépendance économique. Ouvrir le capital ou entrer en Bourse signifierait reverser des dividendes qui seraient autant d’argent que nous ne pourrions pas réinvestir. Chaque euro qui a été gagné par notre groupe a été réinvesti pour son développement.
Décideurs. Comment avez-vous financé votre croissance ?
J.-C. F. De ce fait, notre croissance a été essentiellement financée par des fonds propres. Ces dernières années, nous avons fait des acquisitions très significatives (Bomag en 2006, Razel en 2008..) en les finançant avec l’aide de partenaires financiers mais basés sur nos fonds propres.
Décideurs. Votre internationalisation a été l'une de clés de votre croissance. Quelle est votre stratégie en Afrique, un continent qui a de grands besoins en infrastructure ?
J.-C. F. Nous sommes présents historiquement en Afrique à travers notre filiale Razel-Bec très bien implantée depuis 1948 en Afrique subsaharienne. Nous avons des implantations au Cameroun, au Congo, en Guinée équatoriale, en Mauritanie… et sommes revenus récemment en Côte d’Ivoire et au Sénégal, notamment grâce aux financements internationaux qui soutiennent les projets d’infrastructures des pays. Ce sont des implantations pérennes, notre stratégie est de nous inscrire dans la durée, et nous sommes reconnus pour cela. Ces solides implantations offrent ensuite à d’autres métiers du groupe la possibilité de venir travailler dans ces pays, comme c’est le cas pour notre division Fayat Energie Services qui intervient sur le chantier de l’aéroport de Maputo (Mozambique).
Propos recueillis par V.P.
Crédit photo : Sébastien Ortola - REA
Jean-Claude Fayat. Tout d’abord une stratégie très cohérente de diversification sur des niches où nous pouvions être leaders, tout en restant proche de notre métier originel des travaux publics. C’est ainsi que nous sommes désormai présents dans le bâtiment, les réseaux d’énergie, la construction métallique ou l’industrie avec la construction de matériel routier. Nous diversifions aussi nos marchés avec plus d’un tiers de notre chiffre d’affaires à l’international, ce qui nous permet de maintenir notre équilibre. Autre grand principe : la prise de risques mesurée. Cette audace correspond à l’esprit entrepreneurial qui nous porte. Le groupe a toujours pris des risques sous réserve qu’ils ne mettent pas en danger sa propre survie. Ce pragmatisme est une de nos caractéristiques.
Décideurs. Quels échecs avez-vous rencontrés ? Comment avez-vous fait pour y faire face ?
J.-C. F. Il nous est arrivé de mal évaluer la situation d’une entreprise lors de son acquisition, ou au contraire de laisser passer des opportunités. Je considère qu’il faut toujours tirer parti de ses échecs. Même lorsque je m’en veux, j’essaie d’en tirer un apprentissage. Quant aux difficultés économiques que connaissent certaines de nos activités, elles sont équilibrées par notre diversification, avec des métiers qui ont des cycles différents. C’est pour nous une preuve de la pertinence de notre stratégie. Mais cela ne nous empêche pas de toujours être dans l’adaptation pour surmonter ces difficultés, notamment en innovant, et en recrutant de hauts potentiels.
Décideurs. Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération d'entrepreneurs ? Quels conseils leur donneriez-vous ?
J.-C. F. Je constate à travers les nouveaux profils qui nous rejoignent que l’esprit entrepreneurial est toujours aussi fort. Mais les jeunes générations ont l’ouverture à l’international dans leur ADN, ce qui n’était pas notre cas, nous devions nous la forger nous-mêmes. Mon conseil irait d’ailleurs dans ce sens, de ne pas se donner de frontières.
« Chaque euro gagné a été réinvesti »
Décideurs. Vous n'avez jamais ouvert le capital de votre entreprise à des partenaires extérieurs. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
J.-C. F. L’indépendance fait partie de nos valeurs, en premier lieu l’indépendance économique. Ouvrir le capital ou entrer en Bourse signifierait reverser des dividendes qui seraient autant d’argent que nous ne pourrions pas réinvestir. Chaque euro qui a été gagné par notre groupe a été réinvesti pour son développement.
Décideurs. Comment avez-vous financé votre croissance ?
J.-C. F. De ce fait, notre croissance a été essentiellement financée par des fonds propres. Ces dernières années, nous avons fait des acquisitions très significatives (Bomag en 2006, Razel en 2008..) en les finançant avec l’aide de partenaires financiers mais basés sur nos fonds propres.
Décideurs. Votre internationalisation a été l'une de clés de votre croissance. Quelle est votre stratégie en Afrique, un continent qui a de grands besoins en infrastructure ?
J.-C. F. Nous sommes présents historiquement en Afrique à travers notre filiale Razel-Bec très bien implantée depuis 1948 en Afrique subsaharienne. Nous avons des implantations au Cameroun, au Congo, en Guinée équatoriale, en Mauritanie… et sommes revenus récemment en Côte d’Ivoire et au Sénégal, notamment grâce aux financements internationaux qui soutiennent les projets d’infrastructures des pays. Ce sont des implantations pérennes, notre stratégie est de nous inscrire dans la durée, et nous sommes reconnus pour cela. Ces solides implantations offrent ensuite à d’autres métiers du groupe la possibilité de venir travailler dans ces pays, comme c’est le cas pour notre division Fayat Energie Services qui intervient sur le chantier de l’aéroport de Maputo (Mozambique).
Propos recueillis par V.P.
Crédit photo : Sébastien Ortola - REA