Dans un environnement ultra-compétitif où les barrières à l’entrée sont plus faibles que jamais, les start-up doivent, même en grandissant, rester souples et concentrées sur leur cœur de métier. La meilleure façon pour y arriver : le développement d’une plate-forme intelligente et partagée.

Avec 2 000 start-up créées chaque année en France, il devient difficile de se démarquer. Pour y parvenir, ces jeunes pousses doivent d’abord disposer d’un produit ou d’un service innovant capable de générer un nouveau besoin auprès des consommateurs. « Il faut aussi que le marché soit prêt à accepter cette innovation », insiste Tanguy de La Fouchardière, président de France Angels, fédération nationale des business angels. L’échec du lancement des Google Glass en 2014 en est le parfait exemple. Mais, avec l’accélération de la digitalisation, il ne suffit plus d’avoir la bonne idée au bon moment. Il faut aussi la mettre en place rapidement. Car, dans un écosystème toujours plus ouvert, il s’avère difficile de garder un secret.

Un modèle économique à part entière

Lorsqu’un entrepreneur lance un concept, il est donc essentiel de pouvoir proposer très vite la première version. Plus encore, il doit être capable de développer très rapidement son activité
pour bénéficier d’un maximum d’adhésion et couper l’herbe sous le pied d’un concurrent qui entendrait profiter de l’idée. Pour comprendre comment relever ce double challenge, il faut se tourner vers les licornes les plus valorisées. Que ce soit Uber, Airbnb ou Spotify, elles ont toutes mis en place des plates-formes qui leur permettent de réutiliser au maximum leurs solutions et leurs services existants. Autre avantage, elles assurent une meilleure gestion des données, outil indispensable pour devenir une licorne.

C’est pourquoi cette tendance à la « plate-formisation » ne doit pas s’arrêter au niveau de l’infrastructure informatique. Car ces solutions tournant dans le cloud proposent plus que de la puissance de calcul. Les PaaS (Platform as a Service) offrent une gamme étendue allant de l’exploitation de la base de données à la gestion des processus métiers en passant par l’intégration de solutions et de services. Pour une start-up, il est en effet inutile de vouloir tout développer en interne. Il faut au contraire exploiter au maximum les outils et services disponibles à l’extérieur. Par exemple, il n’est plus utile de négocier avec les banques et les sociétés émettrices de cartes de crédit, il vaut mieux opter pour un fournisseur spécialisé dans de tels services via des applicatifs. Grâce au savoir-faire de telles sociétés, l’évolution constante et nécessaire pour s’adapter aux dernières normes et réglementations en sera grandement facilitée. De plus, bien souvent, ces solutions sont développées par des… start-up. La mise en place de partenariats peut alors s’avérer une solution rentable et stratégique. Procéder ainsi permet surtout à la start-up de se concentrer sur son domaine de compétence. Le meilleur moyen pour se différencier toujours un peu plus face à la concurrence.

Vincent Paes

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