La Chine crée son propre Wikipédia
Wikipédia compte à ce jour plus de 30 millions d’articles dans 291 langues. L’encyclopédie participative en ligne créée en 2001 n’est toutefois pas accessible intégralement dans tous les pays du monde et notamment en Chine où le gouvernement compte garder la main sur les informations diffusées à sa population. Pour contrer cette censure manifeste, Wikipédia utilise depuis 2015 un protocole de chiffrement de pages web « https » rendant ses adresses plus difficiles à bloquer.
« Une grande muraille de la culture »
Ne l’entendant pas de cette oreille, l’empire du Milieu est sur le point de lancer sa propre encyclopédie en ligne qui devrait être disponible à la consultation dès 2018. Selon le quotidien Hongkongais South China Morning Post, 20 000 rédacteurs composés d’universitaires, de scientifiques et d’intellectuels ont été recrutés pour proposer plus de 300 000 articles d’environ 1 000 mots chacun, dans plus de 100 domaines. Selon Yang Muzhi, le rédacteur en chef du projet, cette encyclopédie chinoise « ne sera pas un livre, mais une grande muraille de la culture » en référence à la grande Muraille de Chine. Il ajoute également que « l’objectif n’est pas de rattraper Wikipédia mais de le dépasser ». La Chine ambitionne non seulement de faire mieux que Wikipédia en langue chinoise (900 000 articles) mais également de créer une encyclopédie en ligne deux fois plus importante que l’Encyclopaedia Britannique. Cette « grande muraille de la culture » est ainsi déjà vue à l’échelle internationale comme un nouvel outil de propagande du régime chinois.
Des encyclopédies alternatives déjà en ligne
Les deux principaux moteurs de recherche de l’empire du Milieu ont également développé leur propre encyclopédie en ligne pour attirer les quelques 731 millions de chinois ayant aujourd’hui accès à Internet. Le premier, Baidu, revendique plus de 14 millions d’articles quand le second, Qihu 360, en propose 30 millions. Les internautes peuvent compléter et mettre à jour les articles, sous réserve de validation par les entreprises gérantes. Ces deux encyclopédies se révèlent toutefois moins complètes que le géant Wikipédia et surtout très pro-gouvernemental.