Instagram : le lèche-vitrine 2.0
C’est outre-Atlantique, et avec vingt marques partenaires, qu’Instagram s’essaie au commerce mobile. De grands comptes tels que Levi’s ou Abercrombie & Fitch vont pouvoir profiter d’une nouvelle fonctionnalité commerciale sur le réseau social aux 500 millions d’utilisateurs. Les marques, qui publient déjà des photos et vidéos promotionnelles, vont pouvoir ouvrir les portes de leurs e-boutiques depuis l’application.
Les marques qui publieront des photographies de leurs produits pourront y intégrer un bouton qui, si enclenché par un utilisateur, fera apparaitre des étiquettes relatives aux articles présents sur le cliché. Cette fiche détaillée présentera, entre autres, le prix de l’article, et plus important pour les entreprises, un lien « acheter maintenant ». Le follower désireux d’acquérir la nouveauté de sa marque favorite pourra, en quelques clics, accéder à la page du produit sur le site internet de l’entreprise concernée, sans quitter Instagram.
Les marques, qui publient déjà des photos et vidéos promotionnelles, vont pouvoir ouvrir les portes de leurs e-boutiques depuis l’application
Si cet essai se révèle concluant, Instagram entend bien lancer cette fonctionnalité à l’échelle mondiale. Ce service est susceptible d’être amélioré. Des fonctions devraient voir le jour pour donner la possibilité de laisser des avis ou des recommandations intégrés aux clichés. La sauvegarde de commandes pour des achats ultérieurs est une autre piste de développement.
Avec 1,85 milliard de dollars de recettes publicitaires en 2016 (étude eMarketer), le pari semble opportun. Julie Pellet, brand development lead d’Instagram pour l'Europe du Sud, l’explique : « Nous avons développé nos solutions pour les annonceurs afin de répondre aux toutes petites entreprises - les TPE-PME - mais aussi les grands groupes. Aujourd'hui, même une petite TPE peut utiliser Instagram pour développer son business. »
Instagram se place ainsi dans le sillon de sa société mère, Facebook, qui accroit constamment son potentiel commercial par la publicité. Ce nouveau service, gratuit pour les entreprises en ce sens qu’aucune commission n’est prélevée sur la vente, devrait pour autant les inciter à dépenser davantage pour leur publicité sur le réseau social.
Paul Demay