Apple essuie un recul historique de 8 % de son chiffre d’affaires
À écouter Jim Cook, le directeur général de la multinationale, la chute historique d’Apple annoncée le 25 octobre 2016 n’est qu’une mauvaise passe, mais en un an, le chiffre d’affaires de la firme californienne a tout de même reculé de 8 % à 216 milliards de dollars. Du jamais vu depuis 2001. Un recul dû principalement au déclin de son produit vedette, l’Iphone, entre début juillet et fin septembre. Sur le quatrième trimestre de son exercice décalé, la multinationale a écoulé 5 % de moins de smartphones, tous modèles confondus, que l’année précédente. Une tendance qui semble s’étendre à toute sa gamme de produits. Les ventes de ses tablettes Ipad et de ses ordinateurs Macs ont vu leurs chiffres dégringoler sur cette même période, de respectivement 6 % et 14 %. Mais la marque à la pomme est confiante et compte sur les fêtes de fin d’année pour se renflouer. Apple a déclaré viser les 76 à 78 milliards de dollars de chiffre d’affaires au trimestre prochain, grâce notamment à la vente de leur nouveau produit phare : l’Iphone 7. Mais Tim Cook, directeur général de la firme, n’est-il pas trop optimiste ?
On se rappelle de la révolution Apple Watch. Morgan Stanley prévoyait trente millions d'unités vendues en 2015. À en croire les experts de Jupiter Research, seuls 8,8 millions de modèles se seraient vendus depuis le début de sa commercialisation, fin avril 2015. Lors d’une keynote datant du 21 mars 2016, Tim Cook a jugé bon de baisser le prix de la montre connectée de 400 dollars à 300 dollars pour en relancer la vente. Les prochains mois révèleront si la stratégie a été payante ou non.
À la recherche du produit révolutionnaire qui fera la différence
Alors simple incident de parcours comme le soutient le directeur général d’Apple, ou cette tendance révèle-t-elle un problème plus inquiétant comme celui d’une panne de créativité ? Certains perçoivent le déclin des ventes d’ Apple comme le résultat d’un prix de vente moyen moins élevé qu’espéré et des coûts trop élevés. Cette dernière raison semble déjà avoir des conséquences sur le marché chinois dont les ventes ont reculé de 30 % entre début avril et fin juin. La population chinoise semble préférer les constructeurs locaux, plus abordables, à la marque américaine. Un manque de diversification de ses produits est peut-être également à l’origine de cette baisse historique, à l’heure où ses concurrents principaux semblent avoir rattrapé leur retard sur l’ensemble des marchés créés par Apple (lecteur mp3, smartphone, ordinateurs portable, tablette et montre connectée). À une semaine d’intervalle, Apple et Microsoft ont annoncé un rafraichissement de leur gamme d’ordinateurs portables. La firme de Cupertino fut plus chanceuse côté téléphone portable face à son principal concurrent Samsung, touché par le scandale industriel de son smartphone haut de gamme. Pour sortir vainqueur d’une concurrence exacerbée, Apple devra certainement renouer avec la stratégie de ses débuts et diversifier sa gamme de produits en innovant encore et toujours. Compte tenu de la situation financière actuelle dans laquelle elle se trouve, et si les chiffres du prochain trimestre se révèlent décevants, il sera urgent que la firme californienne commercialise un nouveau produit révolutionnaire. Des bruits de couloir évoquent le développement de lunettes connectées, reliables à l’Iphone. La sortie du produit n’interviendrait pas avant 2018. Mais gare au flop…à l’image de son « Iwatch » ou de l’échec qu’a déjà essuyé Google dans le secteur des « smart glasses ».
La menace Trump
Un autre problème peut venir barrer la route d’ Apple. Donald Trump. Le nouveau président des États-Unis menace de forcer la firme à la pomme à fabriquer ses « satanés ordinateurs » sur le territoire américain. 90% des composants de l’Iphone étant produits en Chine, Apple représenterait selon lui l’antipatriotisme par excellence. Les chiffres ne penchent pas en faveur de la firme américaine : 5 millions d’emplois générés par l’univers d’Apple ont été perdus aux États-Unis entre 2000 et 2014 au profit de la Chine. Le groupe de Cupertino est en pleine réflexion sur le sujet avec ses assembleurs Foxconn et Pegatron, car cela impliquerait une refonte complète de son modèle économique. Des tensions avec l’exécutif qui ne semblent rien présager de bon pour Apple et les afficionados de l’Iphone qui verraient le prix de leur objet fétiche considérablement augmenter.