Les histoires d’amour d’Adopte un mec
Dans le marché disputé des sites de rencontres, Adopte un mec a réussi à séduire les jeunes. Une cible difficile à atteindre car réfractaire à la notion d’abonnement, élément clé dans le modèle économique desce secteur. Pour s’imposer, la société a adopté un positionnement décalé?: comparer la recherche d’un partenaire à un supermarché dans lequel les femmes font leurs courses. Sur leur liste?? Des bruns, des bricolos, des pompiers ou encore des intellos.
Communication
Sur le site, le champ lexical utilisé est ainsi celui du e-commerce. Adopte un mec fait de la promotion sur des abonnements et parle de « livraisons rapides et frais de port offerts », de « déstockages de barbus », de « réassort de métalleux » ou encore d’« arrivages massifs de tatoués ». Une autodérision qui plaît aux jeunes. Lancé fin 2007, le site déclarait avoir engrangé 250?000 abonnés en moins d’un an. Tous pays confondus, Adopte un mec revendique 15,5 millions d'inscrits.
Si son positionnement est original, sa stratégie pour attirer les femmes l’est moins. Adopte un mec reprend simplement un concept prisé des boîtes de nuit?: entrée gratuite pour la gent féminine et payante pour les hommes. L’abonnement mensuel s’élève ainsi de 19,90 euros à 29,90 euros en fonction du nombre de mensualités choisies. Pour faire passer la pilule, Adopte un mec revendique autant d’hommes que de femmes parmi ses abonnés. Grâce à ce modèle économique, le site est devenu une « cash machine ». En 2015, son chiffre d’affaires s’élevait à trente millions d’euros, soit une croissance de près de 100 % en deux ans. Selon l’institut d’analyse App Annie, Adopteunmec.com est l’application, hors jeux vidéo, la plus rentable en France.
La troisième clé du succès est sa stratégie de communication. Bien que maintenu secret, son budget publication s’élèverait à cinq millions d’euros par an. Grâce à un ton décalé où il parle de ses « produits » plus que de rencontres, le site est rapidement devenu un phénomène de société. En 2012, des spots publicitaires mettent en avant des « barbus », des « geeks » et des « roux ». Du jamais vu. Le 11 septembre de la même année, le site ouvre une boutique éphémère à Paris où l’on trouve de vrais utilisateurs du site attendant d’être choisis par des clientes. Le résultat est là : sur les quatre jours qu’a duré l’opération, la campagne a généré plus de 1?300 retombées presse dans cinquante pays. Désormais, Adopte un mec mise sur l’international. En 2016, le concept est déjà implanté dans neuf pays.