La biotechnologie mise à l’épreuve
Au total, les biotechs ont généré un chiffre d’affaires de 132,7 milliards de dollars en 2015. Un montant colossal qui aurait pu satisfaire les entreprises du secteur si la croissance du marché n’avait pas autant reculé. Alors qu’en 2014, les ventes avaient augmenté de 18 % sur un an, l’évolution n’est que de 13 % pour l’année passée. Et si la progression des bénéfices était de 18 % en 2015, soit seize milliards de dollars, elle était de 214 % un an plus tôt. Les entreprises américaines s’en sortent bien avec 45 % de marges en plus, mais les groupes européens sont à la peine. Leurs rentes ont chuté de 72 %, passant de 3,2 milliards à 900 millions de dollars. Si cette baisse est relative, elle soulève toutefois des questions. D’autant que du côté des valeurs boursières, la tendance suit également le mouvement. Sur les places américaines, les capitalisations cumulées des groupes représentaient 687 milliards à la mi-mai 2016 contre 1 030 milliards de dollars dix mois auparavant. Pour l’indice des biotechs du Nasdaq, le bilan est identique avec une chute de 21 % en janvier dernier. Mais n'est-ce pas une bonne nouvelle que la bulle boursière des biotechs se dégonfle sans pour autant exploser ? Les acteurs du marché ont en effet réussi à s’adapter face à la saturation du marché.
Miser sur l’acquisition
Pour trouver de nouveaux relais de croissance et rebondir, plusieurs solutions émergent. Outre la levée de fonds, le modèle économique des géants de l’industrie pharmaceutique attire de plus en plus. Il consiste à miser sur les alliances et les acquisitions pour maintenir un niveau de croissance acceptable. Une stratégie que les acteurs de la biotechnologie appliquent à la lettre. Ainsi, des scores records ont été atteints au niveau de ces opérations l’année passée. À l’image du rachat de Receptos par Celgene pour plus de sept milliards de dollars, ou encore de Synageva par Alexion pour 8,4 milliards de dollars, les megadeals ont explosé. En 2015, l’étude compte vingt opérations de plus d’un milliard de dollars, contre seulement dix l’année passée. Preuve supplémentaire que le phénomène est devenu une véritable tendance, le marché du M&A a désormais passé la barre des cent milliards contre quarante-cinq milliards de dollars en 2014, soit une progression de 120 %. Un bilan qui montre à quel point les entreprises du secteur sont prêtes à mettre la main à la poche pour faire face au ralentissement de leur croissance. Mais cette technique ne doit pas les éloigner de leur expertise au risque de répéter les erreurs des grands laboratoires pharmaceutiques.Sanofi est ainsi en train de recentrer ses activités qu’il juge trop diversifiées.
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