L’effervescence autour des start-up françaises ne doit pas cacher le retard pris par nos entreprises en matière de digitalisation.

Selon une étude de Capgemini Consulting, seulement 56 % des entreprises ont commencé à travailler sur le sujet de la digitalisation. Et celles qui ont franchi le pas limitent encore leurs investissements. Un sondage réalisé par EBG-Qlik en décembre 2015 montre que 40 % des sociétés y consacrent moins de 20 % de leur budget. Pourtant, selon une étude réalisée par Accenture, 48 % des chief digital officers estiment que la digitalisation peut créer de nouveaux revenus. Comment alors expliquer un tel paradoxe ?

 

Centraliser les données


Outre la faible culture digitale des salariés et le manque de formation, c’est la diffi culté à mesurer le retour sur investissement qui décourage le plus les entreprises françaises. Ainsi, seulement 21 % des managers se disent capables d’établir l’impact précis de la digitalisation de leurs activités sur leurs revenus. En cause, la multiplicité des canaux qui complexifi e la mesure de la performance. Les dirigeants peinent à réconcilier les données éparpillées dans des systèmes hétérogènes. Dans les services commerciaux, les tableaux de bord sont toujours mis en place à partir d’un CRM figé et souvent mal mis à jour. Résultat, seulement 34 % des responsables estiment leurs prévisions fiables.


Pour inverser la tendance, il est important que les sociétés mènent une réfl exion sur leurs données. Le big data ne doit pas se limiter à la relation client. C’est aussi un moyen d’améliorer les process de production et d’échanges au sein de l’entreprise. Dans cette optique, des logiciels nouvelle génération comme ceux d’Anaplan permettent de centraliser les données afin d’avoir une vision à 360 ° de son activité. Les sociétés industrielles l’ont bien compris. Selon une étude mondiale de PWC, près de 80 % d’entre elles considèrent que la data analytics fera partie intégrante de leurs processus décisionnels d’ici 2020 et vont investir 907 milliards de dollars par an dans leur transformation numérique à la même échéance. Des investissements qui devraient générer chaque année 2,9 % de revenus supplémentaires et 3,6 % de réduction des coûts. Pour les sociétés françaises, il est donc urgent d’agir si elles ne veulent pas se faire distancer.

 

Vincent Paes

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