Dealbreaking : les leçons de l'échec Orange-Bouygues
Bouygues Telecom devait convoler avec Orange pour un montant estimé à 10 MD€ – et fixé dès le début des négociations par l'intransigeant Martin Bouygues. Finalement, l'opération, véritable marathon entre une pléiade de compétiteurs, ne se fera pas. Les deux protagonistes viennent d'annoncer la rupture de leurs discussions entamées il y a plus de trois mois. Premier point de friction, les divergences entre l'État et Bouygues sur les conditions d'entrée de ce dernier au capital d'Orange. Représentant les intérêts de l'actionnaire de référence du numéro un français des télécoms, Emmanuel Macron a tout fait pour que Bouygues, payé en cash et donc en titres, entre au prix fort dans Orange. Selon certaines sources relayées par Les Echos, il aurait même fait en sorte de ligoter Bouygues en l'empêchant de jouir de ses droits de vote double pendant dix ans, et d'augmenter sa participation pendant sept ans. Ensuite, c'est le manque de confiance entre Martin Bouygues et Xavier Niel qui a cristallisé le blocage : le patron de Free, dans le cadre de la cession d'actifs d'Orange visant à satisfaire l'Autorité de la concurrence, doutait de la possibilité de récupérer au moins 75 % du réseau de l'entreprise du CAC 40. Il aurait posé une condition suspensive au deal initial, pouvant alors se retirer à tout moment ! Au final, ce modèle de dealbreaking devrait profiter au consommateur, les quatre acteurs devant désormais surenchérir sur le plan commercial.
FS