Créée il y a trois ans seulement, Save a connu une croissance exceptionnelle en 2015, passant en un an de six à 125 points de ventes en France et en Europe. Thierry Jacquin revient sur sa stratégie de développement à vitesse grand V.

Décideurs. Quel est votre rôle chez Save ?

Thierry Jacquin. J’ai rejoint l’équipe de Damien Morin [le fondateur de Save] avec deux objectifs précis : d’abord structurer les process existants et consolider ce qui a déjà été créé. Ensuite, asseoir la notoriété de la marque en développant le business en France et à l’international.

 

Décideurs. Ouvrir plus d’une centaine de points de vente en un an, c’est énorme. Comment Save a-t-elle pu se développer aussi vite ?

T. J. La première boutique Save a été ouverte en 2013 dans le XVIe arrondissement de Paris. La même année, Damien Morin a eu l’idée d’aller à la rencontre des consommateurs. Où sont-ils ? Dans les centres-ville, les centres commerciaux, les gares, les stades, les salles de concert… Save a alors commencé à installer des corners de 15 m² à 20 m² au cœur de centres commerciaux de la région parisienne. Au fur et à mesure, d’autres bailleurs se sont montrés intéressés et cela a créé un effet boule de neige, jusqu’à arriver aujourd’hui à 160 corners et plus de 400 collaborateurs.

 

Décideurs. En quoi le format corner est-il adapté au modèle économique de Save ?

T. J. Save n’est pas un business de destination, c’est-à-dire que les clients ne vont pas spécifiquement dans un centre commercial pour nous trouver – bien que, grâce à la notoriété de la marque, le contraire soit de plus en plus souvent vrai. Les corners nous permettent d’être extrêmement agiles : ils peuvent être montés en une nuit, opérationnels immédiatement et peuvent s’adapter à toutes sortes de configurations. Ils nous permettent de saisir des opportunités très rapidement et d’être au cœur des flux. Peu à peu, les consommateurs viennent aussi pour nous, pour bénéficier d’un service qu’ils ne trouvent pas ailleurs. C’est aussi vertueux pour le bailleur qui voit dans Save le moyen de compléter son offre. La promesse d’une réparation en vingt minutes permet aussi à notre marque de bénéficier aux autres enseignes, car pendant ce temps d’attente, les clients vont faire du shopping.

 

Décideurs. Votre cœur de métier a-t-il vocation à évoluer ?

T. J. Pour le moment, notre activité se concentre sur la réparation de tablettes et de smartphones. Mais nous sommes déjà en train de nous pencher sur d’autres objets comme les montres connectées, et nous n’allons pas nous arrêter là. Le marché des objets connectés dans son ensemble va continuer à croître de manière exponentielle dans les années qui viennent et le besoin de réparateurs qualifiés va croître avec lui.

 

Décideurs. Vous êtes aussi présents à l’étranger. Quelle y est votre stratégie ?

T. J. Nous avons déjà des corners au Royaume-Uni, en Suisse, en Suède, en Espagne et en Allemagne. Pour le moment, notre volonté est de continuer à nous renforcer sur les pays dans lesquels nous sommes déjà présents. Mais nous avons également des perspectives prometteuses en Californie, qui est le berceau du monde en matière de nouvelles technologies : cette opportunité, qui concerne la création de quatre ou cinq points de ventes, pourrait nous permettre d’augmenter encore davantage notre visibilité.

 

Propos recueillis par Camille Prigent

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