Créée en 2012, Ironova se positionne sur le marché - passé maître en matière d’innovation - du jeu vidéo. Après une première levée de fonds fin 2015, le fabricant de bracelets connectés se prépare à une nouvelle levée pour passer la vitesse supérieure.

Décideurs. Comment est née Ironova ?

Yann Frachi. Ingénieur financier de formation, j’ai fait une partie de mon cursus aux États-Unis. C’est ce qui m’a donné une vision entrepreneuriale et m’a motivé à créer mon entreprise. Grand fan de l’électronique, je voulais concevoir un objet qui permette d’encourager l’activité physique de manière très ludique : c’est comme ça que j’ai commencé à travailler sur un prototype en 2011. La première version du bracelet Iro a été présentée à la Paris Games Week en 2014, la deuxième au CES en 2015. Le bracelet est connecté par base de données et sa couleur change en fonction du niveau d’activité physique. C’est de la que vient son nom : « iro » veut dire couleur en japonais. 

 

Décideurs. Vous avez mis en place un système de récompense avec certains jeux. Pourquoi viser un public de joueurs ?

Y. F. En effet, si on atteint la couleur verte, c’est-à-dire un niveau d’activité normal, on peut gagner des récompenses dans certains jeux. Nous avons notamment signé un partenariat avec le jeu mobile Fight Kub et mis en place des modes multiplayers qui permettent aux utilisateurs du bracelet de se lancer des défis. Le marché du jeu vidéo est intéressant parce qu’il permet souvent de démocratiser une technologie. Ça a été le cas pour le Blu-ray ou la capture de mouvement. Les joueurs ne sont pas visés par le marché des objets connectés, pourtant ils ont souvent plus besoin de bouger que les cadres dynamiques !

 

Décideurs. Qu’est-ce qui a été le plus difficile depuis le début de l’aventure ?

Y. F. La phase d’industrialisation a été un vrai défi. Quand on crée un produit, l’aspect logistique est très important mais souvent sous-estimé. Trouver un partenaire a été difficile, sachant que nous n’avions pas beaucoup de fonds. Je suis allé en Asie rencontrer les fabricants afin de contrôler la qualité du produit. Aujourd’hui, je suis entouré de plusieurs réseaux : la French Tech, la BPI, Réseau Entreprendre, les FrenchFounders aux États-Unis. Si je me retrouvais à nouveau dans la même situation, je n’aurais plus les mêmes problèmes.

 

Décideurs. Quels sont vos projets pour la suite ?

Y. F. Nous avons levé 100 000 euros en décembre auprès d’un business angel, et nous préparons une deuxième levée de fonds pour financer un projet de recherche et développement. Nous cherchons à lever entre 500 000 et un million d’euros pour proposer de nouveaux produits, toujours en restant dans notre cœur de cible.  

 

Propos recueillis par Camille Prigent

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