Jean-Luc Errant : l’homme qui vous colle à la peau

Face à l’ampleur de la tâche, Jean-Luc Errant comprend rapidement qu’il ne pourra gérer tous les pans de l’activité. Or, il veut tout de même pouvoir contrôler lui-même l’ensemble de la production afin de fournir une solution « clés en main » à ses clients. Pour résoudre ce dilemme, il franchit une étape cruciale en 2011 en fondant Smart Sensing, une filière française dédiée au textile intelligent. Ce projet recevra un financement de 7,2 millions d’euros de la part de la BPI. Quatre ans plus tard, les efforts paient enfin. En 2015, son D-Shirt et son cuissard reçoivent le prix de l'innovation au Consumer Electronics Show de Las Vegas. Le voilà en pole position pour profiter de la croissance du secteur.

Selon le cabinet Gartner, le marché du tissu connecté devrait atteindre 1,8 milliard de dollars en 2016. Mais Jean-Luc Errant ne souhaite pas se contenter de cela. Il est déjà en contact avec des entreprises de l’automobile et de l’aéronautique pour adapter sa technologie à leurs besoins. Il imagine déjà un volant capable d’évaluer votre stress ou votre fatigue.

Décideurs. Quels sont vos projets phares pour 2016 ?

Jean-Luc Errant. En début d’année, nous allons lancer notre propre marque de vêtements sur le marché européen. Intitulée Smoozi, la marque s’adressera au grand public. Une étape qui nous permettra de gagner encore plus en visibilité. Nous en profiterons pour continuer à développer des partenariats avec des industriels. Notre modèle économique a toujours été d’évoluer dans un contexte B2B. L’an prochain, un producteur d’oreiller mondialement connu utilisera ainsi notre technologie pour proposer de nouveaux services à ses clients.

Pourquoi on parie sur lui?: après sept ans de recherche, il multiplie les accords industriels. Son objectif ? Devenir le leader mondial des vêtements connectés.

Taux de réussite : 85 %

Sa réputation : sûr de lui, il a misé toutes ses économies dans le projet.

V. P.