Le chiffre du jour : 15,1 %
Pour un montant total de 2,2 milliards d’euros, Xavier Niel pourrait devenir le second actionnaire de l’opérateur télécoms italien, derrière un autre Français, Vincent Bolloré, qui détient déjà 20,3 % du capital. Cet investissement réalisé à titre privé, via la société Rock Investment, fait s’interroger les marchés financiers. Quels sont les intentions du fondateur de Free ? En effet, seul, il n’a pas les moyens de rivaliser avec la puissance de frappe de son adversaire qui détient grâce à Vivendi un trésor de guerre de neuf milliards d’euros. Pourquoi alors investir autant ?
132 millions d’euros
Pour certains, la raison est simple : en homme d’affaires averti Xavier Niel a repéré l’opportunité de se faire beaucoup d’argent en peu de temps. En deux jours, le prix de l’action affichait déjà une hausse de 6 %, soit une plus-value d'environ 132 millions d’euros. D’autres sont néanmoins plus sceptiques : cette pratique n’est pas du goût du milliardaire français qui préfère se lancer dans des projets industriels. Ainsi, Xavier Niel a déjà acheté à titre personnel des parts dans des opérateurs télécoms (100 % d’Orange Suisse et 55 % de Monaco Télécoms) mais il est encore dans leur capital. Et Telecom Italia est une vraie pépite : l’Italie ne disposant d’un acteur fort dans le câble, l’opérateur pourrait se lancer sans crainte dans le déploiement de la fibre et le lancement de ce qui a fait le succès de Free en France, la quadruple play. Fort de ces arguments, de nombreux analystes estiment que Xavier Niel pourrait s’appuyer sur un autre investisseur pour devenir le premier actionnaire de Telecom Italia. Parmi les noms les plus cités, Naguib Sawiris, homme d’affaires égyptien et ex-patron de l’opérateur Wind, est notamment cité. Quoi qu’il en soit, la bataille pour prendre le contrôle de Telecom Italia s’annonce rude car Vincent Bolloré n’est pas le seul intéressé : Deutsche Telecom, allié à France Télécom, serait également de la partie. De quoi faire gonfler un peu plus les prix. Xavier Niel et Vincent Bolloré ne vont pas s’en plaindre.
V. P.