Orange débarque dans le paiement mobile

Avec un an de retard sur le calendrier annoncé, l’opérateur de télécoms lance en grande pompe Orange Cash. Un service de paiement mobile sans contact qu’Orange teste depuis 2014 à Rennes, Strasbourg, Caen, Lille et Nice. Un délai nécessaire pour disposer de l’infrastructure adéquate pour imposer rapidement ce service comme une référence dans le domaine. Sans campagne de communication, il aurait déjà réussi à séduire 10 % de ses abonnés. Orange passe donc à la vitesse supérieure en rendant le dispositif national grâce à un partenariat avec Visa. « Aujourd’hui, 325 000 commerçants disposent de terminaux compatibles », précise Gérard Nébouy, managing director de Visa Europe France.

2,7 millions d’utilisateurs

Si l’annonce se fait en grande pompe, tout le monde ne pourra pas encore profiter de ce service. La liste des restrictions est grande : il faut être client d'Orange et avoir acheté son smartphone dans une boutique de l’enseigne, et ce, d'ici la fin du mois. Plus gênant, l’opérateur télécoms n’a pas réussi à signer de partenariat avec Apple. Résultat, les abonnés détenteurs d’un iPhone ne pourront pas l’utiliser. Du côté d’Orange, on précise que les négociations sont en cours. Mais qu’importe, avec vingt-sept millions d’abonnés, l’opérateur a de la marge. S’il réussit à en convertir 10 %, comme il l’a fait au niveau local, cela lui fera tout de même 2,7 millions d’utilisateurs.

Pour utiliser Orange Cash, il faut télécharger l’application, rentrer ses coordonnées bancaires et réaliser un virement pour créditer son compte. Pour le moment, le dépôt total est limité à 2 500 euros et chaque recharge ne peut pas dépasser 300 euros. Quant au modèle économique, Orange se rémunère sur les virements effectués en prélevant 0,79 centimes d’euros à chaque opération quel que soit le montant. Autre source de revenus pour laquelle l’opérateur s’est montré plus discret, les partenariats. Car l’application permettra de recevoir des bons plans en fonction de sa géolocalisation. Paul, Etam, Picard, Relay, McDonald’s ou encore Ikea font déjà parti de l’aventure.

Relais de croissance

Un relais de croissance dans les services bancaires qui n’est pas la première offensive d’Orange. En juillet dernier, le patron du groupe, Stéphane Richard, avait prévenu qu’il lancerait l’an prochain en France une banque en ligne. Une date qui vient d’être repoussée à 2017 faute d’avoir trouvé un partenaire financier. En attendant, Orange accumule de l’expérience en Pologne où il a déjà lancé une telle solution avec un acteur local. Ce service, qui permet de payer, de transférer de l’argent et de contracter un crédit, est déjà utilisé par 150 000 clients.

« 400 millions d’euros en 2018 »

Une question à Fabienne Dulac, directrice executive, Orange France

Décideurs. Quels sont vos objectifs pour Orange Cash ?

Fabienne Dulac. Avant son lancement, nous visions les 65 000 clients à la fin de cette année. Mais vu le succès rencontré moins d’un mois après sa mise en service - nous en sommes déjà à 30 000 -, nous avons revu nos objectifs à la hausse. En termes de revenus, nous tablons sur quatre cents millions d’euros pour l’ensemble de l’activité banque mobile à horizon 2018.

V. P.