Lagardère Active accélère sur le Web avec Google
La nouvelle, tombée la semaine dernière, en aura surpris plus d’un. Google a signé une alliance stratégique avec Lagardère Active pour l’aider à développer ses contenus sur Internet. Le français poursuit pourtant la firme américaine de ses récriminations depuis quelques années. De fait, en 2010, l’Open Internet Project (OIP) s’était créé autour des groupes Axel Springer, Lagardère Active et CCM Benchmark pour combattre la domination de Google sur la Toile. Composée de 400 acteurs européens du numérique, dont des producteurs de contenus et des éditeurs de moteurs de recherche thématiques, l’association avait déposé plainte auprès de la Commission européenne contre le moteur de recherche pour « abus de position dominante » en mai 2010. Lors d’une réunion de l’OIP, Denis Olivennes, le P-DG de Lagardère Active, avait déclaré que Google « ne pouvait pas se construire sur le cimetière des entreprises et initiatives européennes qu'il aura condamnées », comme rapporté par L’Usine digitale. En tête des revendications de l’organisation : la séparation du moteur de recherche des autres activités de Google.
Un accord sur le long terme
Reste que Lagardère Active a fini par céder devant le géant américain. Comment expliquer un tel revirement ? Pour les plus optimistes, la création de la structure Alphabet et la séparation des différentes activités de Google y est pour beaucoup. Pour les autres, le constat est plus amer : Lagardère s’avoue vaincu. Et il n’est pas le premier. Son comparse de l’OIP, Axel Springer, avait tenté de résister à l’entreprise de Mountain View à l’automne 2014 en l’empêchant d’afficher des extraits d’articles de ses journaux. Résultat : la consultation des sites de l’éditeur allemand avait chuté de 40 % en deux semaines, ce qui avait mis fin au bras de fer.
Denis Olivennes expliquait ainsi la semaine dernière aux Échos chercher « des multiplicateurs de puissance numérique. Cela passe notamment par des accords avec des géants du métier. » L’engagement s’inscrit sur trois ans et prend une forme renouvelable. Grâce à Youtube, Lagardère Active pourra enrichir son offre vidéo. Autres volets du partenariat : optimiser l’offre publicitaire en programmatique du français et basculer ses contenus sur mobile. La firme américaine dirigée par Sundar Pichai prévoit même d’investir financièrement pour soutenir les projets de transformation interne du producteur de contenus. Si l’éditeur reste membre de l’OIP, la hache de guerre paraît enterrée.
S.S.S.