Face au désengagement des collaborateurs, aux enjeux économiques et sociaux et aux nouveaux impacts technologiques, les entreprises doivent repenser leur approche en plaçant les équipesau cœur de leur stratégie pour garantir leur succès dans un environnement en constante évolution.
Si votre entreprise était un pays, y vivriez-vous ? (Sopra Steria Next)
Les transformations, dans les organisations, sont autant le reflet de leur capacité à s'adapter que le catalyseur de leur réussite future. Tout changement est l’opportunité d’innover et de se réinventer.
Digitalisation, mutation des modèles organisationnels et démographiques, sommées d’être plus agiles, d’encourager l’innovation et de préserver le bien-être des équipes : les entreprises font face à de nombreux défis. Dans cet article, nous explorerons ces tendances clés et discuterons de l'importance de placer les équipes au cœur de la stratégie des entreprises pour prospérer dans cet environnement en constante évolution.
L’individu au centre de l’organisation
"Ce n'est pas l'organisation qui change, mais les personnes qui y travaillent." Cette citation de Stanislas Dehaene pointe le rôle clef des individus lors de la transformation des organisations. En période d’expansion où les changements sont devenus permanents, l’Humain doit être considéré comme l’atout le plus précieux de l’entreprise. Des collaborateurs investis contribuent incontestablement à créer une expérience client positive et mémorable.
Les statistiques sur le désengagement des employés[1] sonnent pourtant l’alarme. Considérer les collaborateurs comme de simples ressources est une impasse. Leur motivation ne se génère pas ex nihilo. Il faut la développer, en recourant à plusieurs catalyseurs : la sécurité psychologique, la création d’une véritable communauté au sein de l’entreprise, l’équité, une communication transparente, des opportunités de développement professionnel, un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ainsi que des processus d’évaluation et de feedback bien structurés.
L’équipe, socle essentiel de la création de la VALEUR
Les structures hiérarchiques ont peu à peu cédé le pas à celles fondées sur le travail d'équipe. Le teamwork est devenu un levier stratégique de performance, et le défi, aujourd’hui, est d’allier l’intelligence collective à des processus efficaces, centrés sur la valeur produite pour l’entreprise.
Quel que soit le nombre de talents, si le travail d’équipe n’est pas cultivé, ces individualités ne pourront pas exploiter leur potentiel et travailler ensemble vers un objectif commun : celui de se démarquer dans un environnement concurrentiel.
Ce postulat établi, comment passer de la juxtaposition d’individus à un organisme soudé et animé par le même objectif ? Commençons par assurer une sécurité psychologique à chacun, à partager une vision commune, à développer un leadership éclairé, à même de valoriser, avec équité, les contributions individuelles et collectives, et à favoriser une culture de feedback constructive pour favoriser l’engagement.
L’organisation agile, collaborative et axée sur la valeur
La question "Si votre entreprise était un pays, y vivriez-vous ?" encourage à une réflexion profonde sur l’impact que l’environnement de travail peut avoir sur le bien-être, l’engagement et la productivité des collaborateurs.
Pour ce faire, l'organisation doit travailler à coconstruire sa vision, sa mission et sa stratégie, en simplifiant au maximum les structures et les processus, tout en recentrant son attention sur la valeur offerte au client et au collaborateur.
- Effissens[2] vs donner du sens : subjectif et personnel, il est parfois ardu pour les managers de créer un sens universel à tous les membres de l’équipe. Cependant, lorsque que le sens fait défaut, le désengagement n’est jamais loin.
- La stratégie doit être agile et adaptable. Tous les collaborateurs doivent comprendre et partager les objectifs stratégiques de l’organisation pour déterminer les priorités et les orientations générales.
- Simplification des processus (descaling) : l’expansion de la complexité organisationnelle exige de réduire la complication inutile en éliminant les étapes superflues et en favorisant la prise de décision rapide et décentralisée.
- Le design organisationnel doit équilibrer la centralisation et la décentralisation des décisions, créer des mécanismes de coordination efficaces. De nouvelles structures organisationnelles émergent, telles que la matrice, le réseau, les équipes autonomes et la podularité. Chacune de ces approches offre des avantages spécifiques pour répondre aux besoins changeants de l’entreprise.
La transformation vers une organisation adaptative, collaborative et axée sur la valeur est un voyage permanent. Cela exige un engagement vers la simplification, l’innovation, et l’alignement sur les besoins des clients et des collaborateurs. Les entreprises qui embrassent ces principes seront mieux préparées à prospérer dans un monde en constante évolution, où le bien-être des collaborateurs et la création de valeur sont au cœur de leur succès.
La culture de l’entreprise, fondation de l’engagement
Si la culture d’une entreprise évolue au fil des transformations menées, elle n’est que rarement considérée pleinement dans l’équation. Levier d’engagement et d’attraction des talents, elle a muté pour incarner la promesse d’une entreprise faisant face, sereinement, aux perpétuelles transformations.
Des éléments essentiels doivent être explorer pour développer un impact positif de la culture d’entreprise à la fois pour l’entreprise et pour les équipes.
- Les valeurs comme pilier de la culture du travail guident ses actions quotidiennes. Bien définies, elles créent un cadre commun pour les collaborateurs et se reflètent dans chacune des décisions et actions de l’entreprise.
- Le rôle déterminant des managers : gardiens de cette culture, ils en sont les premiers représentants auprès des équipes. Ainsi, il s’agit de s’assurer de l’adéquation parfaite entre la culture souhaitée par les dirigeants et les preuves de cette culture au plus près du terrain.
- Alignement des pratiques : l'alignement des pratiques de l'entreprise sur ses valeurs est essentiel pour refléter la culture du travail souhaitée.
En investissant dans une culture du travail positive, les entreprises attirent et retiennent les talents tout en stimulant l’engagement et la productivité de leurs équipes : un atout majeur dans un monde professionnel en constante évolution.
Un leadership et un followership nouvelle génération
Le futur du travail nécessite un leadership qui soit agile, adaptatif, axé sur l’apprentissage et l’éthique. Cela permet créer des environnements de travail motivants, innovants, résilients et en faveur du bien-être des collaborateurs.
- De la hiérarchie à la collaboration : Les leaders ne sont plus les seuls responsables de la stratégie et de la prise de décision. Ils sont ouverts et encouragent aux initiatives de leurs collaborateurs, sachant que chaque individu peut être un leader dans certaines situations.
- Des collaborateurs actifs et engagés : les followers ne sont plus des exécutants passifs. Ce sont des membres actifs et engagés de l’équipe. Proactifs, ils font preuve d’initiative et soutiennent collègues et leader, en partageant leur expertise.
- Une performance collective élevée : le leadership ne se limite pas à une seule personne, mais émerge de la collaboration entre les membres de l’équipe qui partagent les rôles et les responsabilités.
- Motivation, engagement, et créativité : cette approche favorise également un sentiment de propriété et de responsabilité collective, renforçant ainsi la motivation et l'engagement des membres de l'équipe. Elle encourage la créativité et l'exploration de nouvelles idées, tout en développant les compétences de leadership chez tous les membres de l'équipe.
Le futur du travail sera collaboratif. En embrassant ces nouvelles approches, les entreprises peuvent créer des environnements de travail dynamiques, motivants, et innovants, tout en maximisant leur performance collective. L’avenir appartient à ceux et celles qui comprennent que le succès ne dépend pas d'un "Leader héro", mais de la force collective de toutes les personnes impliquées.
Par Leila Kaoutar Benachour et Laura Fernandez, Sopra Steria Next
[1] https://www.hrdive.com/news/study-disengaged-employees-can-cost-companies-up-to-550b-a-year/437606/
[2] Daniel Ray (dir.), L’entreprise agile : Agir pour une performance durable, Paris, Dunod, 2010.