Ces dernières années, les infrastructures séduisent de plus en plus les particuliers en quête de stabilité et d’impact sur l’économie réelle. Entre diversification et protection contre l’inflation, cette classe d’actifs s’impose comme un pilier au sein des portefeuilles. Alain Hervé, directeur général de la banque privée d’Arkéa, décrypte les tendances et stratégies de l’infrastructure.

Décideurs. Comment expliquez-vous le succès des infrastructures auprès des clients privés ? 

Alain Hervé. Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels, l’investissement dans les projets d’infrastructure s’est largement ouvert aux particuliers, via les véhicules de private equity, et peut constituer une source intéressante de diversification. Ce mouvement s’inscrit dans l’essor des actifs alternatifs encouragé ces dernières années par les évolutions réglementaires – loi Macron en 2015, loi Pacte en 2019, loi Industrie verte en 2023.

Cette classe d’actifs est fortement plébiscitée par nos clients et nos banquiers privés, compte tenu de ses caractéristiques intrinsèques telles que les rendements stables, la faible cyclicité ou les fortes barrières à l’entrée. Plus de la moitié d’entre eux investissent dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, portés par les projets associés aux énergies renouvelable et à la décarbonation. Les infrastructures intéressent la clientèle car elle donne du sens à leur épargne en investissant dans l’économie réelle pour répondre à des tendances de fond lourdes. De notre côté, nous envisageons un potentiel important sur cette thématique, sachant que les investissements requis sont colossaux et nécessaires au niveau social, environnemental, des transports, des télécommunications… De plus en plus de nos clients cherchent à orienter leur portefeuille vers des solutions plus responsables et durables. En se concentrant sur la transition énergétique dans différents secteurs, tels que les énergies renouvelables, les infrastructures de transports et les infrastructures sociales, l’investissement dans des fonds d’infrastructure permet de sécuriser des rendements financiers potentiellement attractifs, générés par des actifs positionnés pour bénéficier d’un environnement de croissance durable.

Quels sont les types d’actifs privilégiés ?

Plus de la moitié des clients privés investissent dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, portés par les projets associés aux énergies renouvelables et à la décarbonation. Le secteur des télécommunications est également en grand changement, accompagnant les mutations profondes de nos sociétés dans la transition vers un monde numérique. Les perspectives d’investissement dans le développement de nouveaux réseaux de fibre optique, de tours de télécommunications ou encore de data centers sont nombreuses. Ces infrastructures sont clés pour maintenir la compétitivité des économies européennes. Le marché européen des infrastructures restera très probablement stimulé au cours des prochaines décennies. Les thématiques de la transition verte et de la transition numérique demeureront essentielles pour relever les défis mondiaux.

Y-a-t-il des aspects à surveiller avant d’investir ?

Comme tous les produits financiers, la dette privée sur les infrastructures demeure une classe d’actifs de diversification pour nos clients. Il convient de bien sélectionner la société de gestion et la thématique des fonds. À cet effet, Swen est un acteur de qualité sur lequel nos équipes de banquiers privés s’appuient avec un référencement de la société de gestion et des fonds.

Ces solutions présentent un risque de perte en capital totale ou partielle.

À quels profils de clientèle proposez-vous d’investir en infra ? 

Les produits d’infrastructures répondent aux objectifs des clients privés : règlement de cash flows stables et prévisibles à long terme – avec des contrats de longue durée indexés à l’inflation sécurisant les prix – et protection contre l’inflation et diversification constituent des avantages de nature à séduire nos clients. Avec l’ouverture opérée par la réglementation vers les investissements non cotés, notamment dans l’offre d’assurance-vie – Suravenir – et d’épargne retraite, le financement d’infrastructure a fait une entrée remarquée auprès des particuliers fortunés via les contrats d’assurance-vie majoritairement, avec entre autres les FCPR qui y sont consacrés.

"Le financement d’infrastructure a fait une entrée remarquée auprès des particuliers fortunés via les contrats d’assurance-vie"

Le mouvement de démocratisation du private equity a en effet permis l’essor des véhicules FCPR au sein des offres d’assurance-vie. Les fonds d’infrastructure bénéficient de ce mouvement, et le format evergreen leur permet désormais une intégration dans des offres dévolues. Les objectifs, à travers la distribution en UC, permettent aux particuliers d’investir sur le marché des infrastructures – majoritairement vertes – sur des secteurs générant des revenus issus de l’exploitation d’actifs – péages, aéroports, transport, énergie et télécommunications. La clientèle qui porte son attention sur cette classe d’actifs à part entière disposant de caractéristiques spécifiques reste principalement constituée de clients de la gestion privée. Leur patrimoine financier est généralement supérieur à 500 000 euros, et ils investissent des montants autour de 50 000 euros dans un souci de diversification. Pour les clients gestion de fortune avec un seuil d’actifs financiers de 1,5 million d’euros, la part d’investissement peut atteindre 10 ou 20 %. En souscrivant à un fonds d’infrastructure, le client investit dans des actifs tangibles tout en réduisant la volatilité globale de son portefeuille et en optimisant son profil risque/rendement. Aujourd’hui, l’historique dont Arkéa Banque Privée dispose sur les infrastructures non cotées nous permet de l’appréhender en tant que classe d’actifs à part entière avec des caractéristiques qui lui sont propres.

Quel est l’impact des cycles économiques sur la performance de ces fonds ? 

Pour ce qui est de la diversification, ces actifs offrent une faible corrélation au cycle économique et aux classes d’actifs traditionnelles, ainsi qu’une forte résilience aux chocs économiques. Elle offre une protection contre l’inflation. Elle affiche une bonne prévisibilité en matière de flux de trésorerie. Notons une décorrélation par rapport aux marchés cotés, avec un profil de risque beaucoup moins volatil. La dette privée consacrée aux infrastructures a de belles perspectives de croissance dans les prochaines années. Les capitaux privés représentent encore une faible proportion et constituent un relais des financements publics. Les perspectives sont donc largement positives, qu’il s’agisse du segment de la dette senior ou de la dette junior. Il convient enfin de signaler que la dette d’infrastructure permet de répondre à des enjeux importants, tels que celui du financement de la transition énergétique et digitale, et intéresse à ce titre de plus en plus d’investisseurs. Nous constatons ainsi le développement de fonds à impact ou sur le climat. L’infrastructure offre des financements sur des périodes très longues et permet de projeter les revenus, les marges, mais aussi les cash flows remontant à l’actionnaire de manière prévisible. La baisse des taux d’intérêt entamée en 2024 et qui devrait se poursuivre en 2025 sera a priori favorable à la classe d’actifs des infrastructures.

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