Quelles cases ne cochent pas les infrastructures ? Quête de sens, rendements solides et risques maîtrisés. Pour les conseillers en gestion de patrimoine, cette classe d’actifs se révèle être une option pertinente à considérer dans les allocations des investisseurs privés. Décryptage avec Emmanuel Narrat, fondateur d’Haussmann Patrimoine.

Décideurs. Nous voyons de plus en plus de fonds d’investissement en infrastructures s’ouvrir aux investisseurs privés. Comment l’expliquez-vous ?

Emmanuel Narrat. Tout part du constat que les investisseurs institutionnels, qui finançaient le secteur, ont dû réduire leur exposition au non coté, notamment en raison du denominator effect. Ce phénomène, amplifié par la baisse des marchés actions et obligataires, a contribué à surpondérer la part du non coté dans leurs allocations globales, les forçant à réorienter les flux vers des placements liquides. Pour compenser ce retrait, les fonds se sont tournés vers les investisseurs privés, longtemps laissés à la marge de ces placements.

Quels sont les avantages de cette classe d’actifs ?

Les infrastructures représentent un secteur important de l’économie, avec des besoins de financement énormes dans l’énergie, le transport, ou encore les nouvelles technologies. Ces projets, qu’ils concernent la rénovation de structures vieillissantes ou la création de nouvelles installations, sont au cœur des transformations économiques et sociétales, comme la transition énergétique ou le développement des réseaux numériques. C’est une belle façon de faire rimer performance financière et impact durable.

Ces fonds sont-ils comparables à ceux réservés aux institutionnels ?

La structure et la qualité de ces deux types de fonds sont similaires. En revanche, pour rendre ces véhicules accessibles aux particuliers, les intermédiaires ajoutent une couche de frais, ce qui peut légèrement réduire leur performance nette. Sur des dettes d’infrastructure, par exemple, la performance moyenne varie de 7 % à 10 %, avec un risque de défaut inférieur à celui des entreprises.

Est-ce une classe d’actifs adaptée à tous les profils de clients ?

Le montant des tickets d’entrée de certains fonds est élevé – environ 100 000 euros –, ce qui ferme la porte à une large partie d’épargnants. D’autres solutions, plus accessibles, peuvent convenir à des clients ayant une appétence pour le long terme, car ces investissements nécessitent de bloquer les capitaux sur sept à dix ans.

Comment se situe la France dans la démocratisation du non coté ?

La France a pris du retard en raison d’une faible culture d’investissement et de contraintes législatives historiques. Cependant, les dernières réformes comme la loi Pacte ont débloqué l’accès à ces actifs dans des véhicules largement utilisés, comme l’assurance-vie ou les PER. Le marché progresse, mais il reste du chemin pour rattraper les pays anglo-saxons.

Propos recueillis par Marine Fleury

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