Sylvain Fondeur (Banque Richelieu) : "Le marché de la gestion de fortune est très compétitif"

Décideurs. Qui est Banque Richelieu ?

Sylvain Fondeur. Nous sommes un groupe indépendant avec un actionnaire familial. Le groupe Richelieu est constitué d’une holding française, de deux banques en France et à Monaco avec leur propre dispositif commercial et de deux sociétés de gestion. En France, nous sommes un pure player -nous ne sommes adossés à aucun groupe bancaire - présent à Paris et Lyon, et nous nous adressons aux entrepreneurs, startupers et personnalités du monde du conseil et du M&A.

Nous avons récemment fait l’acquisition d’Hugau Gestion, spécialiste dans la gestion de taux, allant des fonds monétaires jusqu’au marché obligataire high yield, une classe d’actifs incontournable dans l’environnement actuel. La société s’adresse à une clientèle principalement institutionnelle, complémentaire à la clientèle historique de Richelieu.

Nous travaillons par ailleurs à la mise en place de nouveaux produits tels que des mandats exclusivement en produits structurés ou des dépôts à terme solidaires, bénéficiant à des causes sociales ou environnementales sous forme de dons ou de partenariats.

Quelles sont vos spécificités ?

Nous aimons avoir des collaborateurs engagés et une approche très personnalisée de la relation client. Cela passe par une forte réactivité et des circuits de décision courts qui constituent un avantage compétitif certain, et se traduit par exemple par une efficacité dans l’ouverture de compte ou l’octroi de crédit. D’autre part, nous avons développé une ingénierie patrimoniale de haut niveau et travaillons sur des sujets de structuration à forte valeur ajoutée.

Quelle est votre vision du marché des banques privées en France ?

Le marché reste concurrentiel, avec de nombreux acteurs apportant des propositions de valeur différentes, chacun ayant leurs propres caractéristiques, sans oublier les multi-family offices. Nous ne sommes pas réellement en concurrence avec ces structures, au contraire nous sommes souvent complémentaires. C’est donc un marché très compétitif et exigeant dans lequel le mieux est d’être spécialisé sur son type de clientèle.

"La richesse se crée naturellement par la cession d’entreprise"

Le marché a connu ces dernières années une belle croissance grâce aux opérations de fusion acquisition, la richesse se créant naturellement par la cession d’entreprise. Néanmoins, l’instabilité politique et fiscale n’est jamais très bonne pour le business, c’est pourquoi nous nous devons d’être réactifs et proche de nos clients.

En outre, la transformation numérique est un phénomène important dans le métier, mais nous constatons que les relations humaines restent capitales et que plus le niveau de patrimoine est élevé, plus le client a besoin d’un accompagnement concret avec une réelle relation avec son banquier.

Quelles sont vos ambitions de développement ?

Une présence en Suisse ferait sens afin de compléter notre dispositif, probablement grâce à de la croissance externe. Le pays helvète reste l’épicentre de la gestion de fortune et le plus gros marché international. Nous y avons des réservoirs de valeur à aller chercher. Notre branche asset management peut également s’inscrire dans un schéma où elle consoliderait d’autres acteurs. Enfin, le Groupe Richelieu a vocation à développer d’autres activités connexes, comme les fusions et acquisitions, qui pourraient être vertueuses afin de créer un nouveau pilier de performance et des synergies avec la banque privée.