Dorcel, élargissement du marché

Luxe et armement sont les deux points forts de l’économie française à l’export. Mais, le saviez-vous ?  En matière de divertissement pour adultes, l’Hexagone est également un géant mondial grâce à son fleuron national, Dorcel.

Entreprise familiale

Si l’entreprise génère bien des fantasmes et des clichés, elle reste une société familiale comme les autres. Fondée par Marc Dorcel en 1979, elle s’est lancée très tôt sur le marché de la production et de la diffusion de contenu interdit aux moins de 18 ans, notamment pour Canal+. Durant ses jeunes années, Grégory, le fils de Marc, suivait son père dans les salons audiovisuels, ce qui lui a donné envie de travailler dans le monde des médias. Après des études en école de commerce, le jeune diplômé intègre la régie publicitaire de France Télévisions. "Mon nom m’a ouvert des portes et attiré de la sympathie", se souvient Grégory Dorcel.

Au bout de trois ans, l’ennui prend le dessus et le jeune homme démissionne. L’hyperactif donne un coup de main à son père durant l’été 1998. Puis de fil en aiguille, il devient DG en 2003. Transmission réussie. Désormais, Dorcel peut se targuer de générer un chiffre d’affaires annuel de 42 millions d’euros réalisé à 60 % à l’international. Les raisons de cette internationalisation réussie ? L’image de la France comme nation de l’amour, mais surtout "une attention constante portée sur l’innovation et la qualité de notre offre", estime le dirigeant.

À voir…

Le point fort de Dorcel reste son cœur de métier historique, à savoir la vidéo. "Nos activités audiovisuelles représentent encore la majorité de notre CA à l’international", détaille Grégory Dorcel qui explique que le volet médias est de plus en plus varié : "Production, distribution de contenus, édition de chaînes de télévision, plateformes VOD tant sur le web qu’en IPTV…"

En matière de médias, Dorcel s’est assuré une position de leader sur le Vieux Continent. Pour continuer à croître, il s’attaque à l’Amérique du Nord. Objectif du patron? "Devenir d’ici à cinq ans l’un des leaders sur cette zone".

"Nos activités audiovisuelles représentent encore la majorité de notre chiffre d’affaires à l’international". Mais le retail se développe…

Et à toucher

Comme tous les chefs d’entreprise, Grégory Dorcel cherche de nouveaux leviers de croissance. Pour lui, il s’agit de son activité "Produits & Retail" qui propose des accessoires, des sex-toys, de la lingerie en vente sur internet, mais aussi dans un réseau de boutiques. Pour le moment, le chiffre d’affaires de cette business unit se réalise majoritairement en France, mais les choses sont amenées à changer."Avec un premier pied en Chine et des projets de franchises en Europe, le CA international devrait être majoritaire d'ici à cinq ans", prédit Grégory Dorcel.

Tous acteurs !

L’évolution des modes de vie et des mentalités incite le groupe français à l’optimisme. "Autrefois réservé aux hommes, le marché se féminise à vitesse grand V et nous permet de croître", explique le dirigeant qui se réjouit qu’au niveau mondial "30 % des Françaises consomment du X au moins une fois par mois, et 64 % des Français hommes et femmes se disent partants pour regarder du contenu X avec leur partenaire s’il le proposait. Autre chiffre clé, 2/3 des Françaises possèdent un sex-toy". Sur tous les continents, le marché du désir se développe. Et Dorcel a bien l’intention d’être présent partout pour assouvir tous les besoins.

Lucas Jakubowicz