Tous les skieurs connaissent son logo, inscrit sur la plupart des remontées mécaniques du globe. Le groupe basé dans les Alpes françaises est aussi présent dans les villes et les lieux touristiques du monde entier.

Le saviez-vous ? Aux États-Unis, les skieurs ne disent pas qu’ils prennent un téléski ou un télésiège. Ils utilisent "the Poma Lift". "Le terme est entré dans le langage courant", se réjouit Fabien Felli, patron de Poma.

Stations de ski, zones touristiques et villes

Le groupe rhônalpin est le leader mondial du marché des remontées mécaniques. Pourtant, les installations dédiées à "l’or blanc" ne concernent qu’environ un tiers du chiffre d’affaires. "Le reste se partage entre les zones touristiques et la mobilité douce dans les zones urbaines", détaille le PDG.

Côté tourisme, Poma est présent sur des sites tels que la Grande Muraille de Chine, le Pain de Sucre à Rio de Janeiro ou encore au zoo de Beauval. Sur le segment de la mobilité urbaine, les câbles de Poma sillonnent le ciel colombien à Medellin, traversent la Volga à Nijni Novgorod, desservent Roosevelt Island à New York, suppléent bus et trams à Toulouse, Saint-Denis de La Réunion ou Saint-Gervais. Au total, Poma fait fonctionner 8 000 installations dans 90 pays et transporte en moyenne 6,5 millions de personnes… par heure.

Les pieds dans les Alpes, le monde dans le viseur

Les produits sont à 85 % conçus et fabriqués entre Isère, Savoie et Haute-Savoie. "Nous gardons un ancrage alpin très fort, 900 de nos 1 500 salariés sont implantés dans les montagnes françaises… ce qui n’empêche pas le groupe de réaliser la grande majorité de son chiffre d’affaires à l’international", se réjouit Fabien Felli. Si la part du chiffre d’affaires à l’étranger varie chaque année, elle se situe aux alentours de 70 %. De quoi faire des envieux dans l’Hexagone. Quelle est la recette magique du groupe ?

"Nous gardons un ancrage alpin très fort, 900 de nos 1 500 salariés sont implantés dans les montagnes françaises. Ce qui n'empêche pas de réaliser environ 70% de notre chiffre d'affaires à l'international"

Pour le dirigeant qui se définit comme un "ingénieur originaire de la montagne corse et marié avec une Savoyarde", c’est lié à une conjonction de facteurs : "Poma existe depuis 1947 et peut se targuer d’un bel historique. Ce qu’on construit marche, s’améliore, nous permet d’avoir une maîtrise sécuritaire et technologique." Selon lui, la France est un "pays de câble" qui permet de mener à bien d’ambitieux projets qui servent à montrer au monde l’efficacité du groupe. Fabien Felli songe par exemple au Jandri 3S en construction aux Deux Alpes qui servira de "preuve par les faits" pour remporter des marchés en dehors des frontières hexagonales.

Continuer à viser les sommets

Le réchauffement climatique pourrait-il porter un coup au développement de Poma ? "Les problèmes d’enneigement ont déjà commencé", analyse le dirigeant qui constate néanmoins que "les stations de ski n’ont jamais été aussi remplies et doivent développer et moderniser leurs infrastructures. Certaines s’agrandissent, d’autres sortent de terre par exemple en Amérique du Nord." En moyenne altitude, certaines cherchent à déplacer leur front de neige.

En ville, les télécabines contentent utilisateurs et pouvoirs publics : un "effet waouh", de l’efficacité, peu d’utilisation d’espace, de la rapidité, de la fiabilité et un coût de maintenance faible par rapport à d’autres modes de transport. Généralement, commander une ligne "pour essayer", se transforme en une extension du réseau. Soit la "preuve par les faits" si chère à Fabien Felli.

Lucas Jakubowicz

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