Créée en 2020 par deux frères, Stanley et Jeremy Fourteau, la start-up aux bientôt 25 millions d’euros de chiffre d’affaires ambitionne de devenir la marque de référence dans la location flexible d’appartements meublés. Levées de fonds, travail sur le design, déroulement d’un plan bien ficelé, Ukio sait où elle veut aller et comment s’y prendre.

 Aujourd’hui, on peut travailler de partout. Ce n’est pas Stanley et Jeremy Fourteau qui diront le contraire. Basés à Barcelone, les cofondateurs d’Ukio ont vécu chacun dans quinze pays. Mais, mis à part les hôtels et les Airbnb qui coûtent extrêmement cher sur plusieurs semaines, difficile pour les travailleurs de trouver un pied-à-terre qui répondent à tous les critères d’une personne qui souhaite vivre et éventuellement travailler dans un bel endroit où l’on se sent comme à la maison. C’est ainsi qu’en 2020 les deux frères ont créé Ukio, une plateforme qui ambitionne de devenir la marque de référence dans la location flexible d’appartements meublés.

Son PDG, Stanley Fourteau, connaît bien le marché pour avoir travaillé chez Airbnb, où il a notamment été directeur régional pour l’Amérique latine. "Le marché des logements flexibles sur le moyen/long terme est très important, note le dirigeant. Or, c’est un marché où tout se fait offline. Il fallait disrupter ce secteur qui n’était pas du tout digital."  Et d’ajouter : "Les autres plateformes sont dédiées au court terme. La plupart des appartements sont très chers. Nous, nous proposons de la qualité à prix raisonnables." 

Offre clé en main

Sur son site internet Ukio propose actuellement 710 "appartements meublés pour se sentir chez soi"  et ambitionne de doubler ce chiffre dans les 12 à 18 prochains mois. Ses logements - proposés à travers des baux de mobilité qui nécessitent d’être occupés dans le cadre d’une mission temporaire - s’avèrent loués en moyenne sur des périodes de 4 à 5 mois.

Cette offre clé en main répond aux besoins des collaborateurs nomades. Ukio a notamment comme clients Microsoft, Danone, Ford dont les collaborateurs vont passer quelques mois près de tel ou tel site. Mais aussi des cabinets de conseil qui envoient leur personnel en mission dans différentes villes. La start-up a également travaillé pour une entreprise de production dans le cadre du tournage d’une série Netflix.

Des appartements design

Pour que les clients se sentent le mieux possible, Ukio loue à des propriétaires des logements qu’elle gère et pour lesquels elle effectue gratuitement de petits travaux. Actuellement, 40 designers travaillent pour la société sur les 170 employés que celle-ci compte. Basés à Barcelone, Lisbonne, Berlin, Paris et Madrid, ils se retrouvent au plus près des chantiers qu’ils suivent. Ukio pourrait bientôt viser de nouvelles capitales comme Londres ou Dublin, laquelle accueille de nombreux sièges d’entreprises américaines de la tech.

40 designers travaillent pour la société

Pour le moment, sa dernière levée de fonds de 27 millions d’euros réalisée l’an dernier lui sert notamment à développer Paris où elle doit convaincre des propriétaires de confier leurs biens en échange du versement d’un loyer régulier que l’appartement soit loué ou non. Une autre partie de l’enveloppe est consacrée aux développements technologiques dont Jeremy Fourteau a la charge.

La rentabilité pour 2025

Ukio joue la transparence sur ses chiffres. La start-up espère dégager 25 millions de chiffres d’affaires pour 2022. Elle vise les 45 à 50 millions pour 2024 et la rentabilité en 2025. Un point d’autant plus important à l’heure où les investisseurs veulent de la "croissance rentable"  et que les valorisations de jeunes entreprises tendent à baisser.

Mais Stanley Fourteau a bien son plan en tête. "Il ne faut pas essayer de changer d’échelle trop vite à la manière de ce que fait la tech, affirme-t-il. La PropTech est, elle, basée sur un produit physique. Il faut être très clair sur les critères de sélection."  Autres conseils ? "Bien choisir ses marchés d’expansion et être très concentré sur le core business." Si Ukio arrive à imposer sa marque en Europe, elle ne dira pas non à un développement aux États-Unis voire en Amérique latine.

Olivia Vignaud

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