Chairman du fabricant de systèmes d'applications pour produits cosmétiques, Yves Dominioni revient sur l'activité de niche de cette entreprise méconnue et pourtant leader de son secteur.

Décideurs. Difficile de ne pas revenir sur votre riche parcours pour commencer. Peut-on parler de vous comme d’un homme à tout faire ?

Yves Dominioni. À titre personnel, j’ai investi dans le cadre de la reprise de Geka par 3i alors que j’étais administrateur de l’entreprise. Par la suite, de mauvaises conditions de marché ont remis en cause les due diligences réalisées et nous avons dû changer un certain nombre de paramètres, à commencer par le management, dont le CEO de l’époque. Par conséquent, j’ai assumé, de manière transitoire, la présidence du groupe afin de le remettre sur les rails jusqu’à ce que nous trouvions le parfait profil prêt à conduire la locomotive.

Auparavant, j’avais dirigé pendant des années Rexam Beauty & Pharma, coté au FTSE 100, et c’est cette connaissance du métier de la cosmétique et de la santé qui m’a permis de reprendre Geka à un moment charnière pour l’entreprise. 

 

Décideurs. Geka est donc une entreprise reposant sur de solides bases aujourd’hui ?

Y. D. Geka se porte très bien. Vous savez, c’est une très belle société que j’avais déjà regardée lorsque j’étais président de Rexam B&P. Nous envisagions de la racheter puis finalement nous avons intégré une firme chinoise, sans pouvoir mener de front les deux opérations. Implantée dans la région de Nuremberg, Geka réalise environ 130 M€ de CA grâce la fabrication de systèmes d’application de produits de beauté, essentiellement, au départ, des brosses à mascara. La société bénéficie de nombreux procédés et produits brevetés. Par ailleurs, elle est très présente aux États-Unis (usine à Chicago), soit le marché le plus important au monde pour la « cosméto ». Enfin, une troisième usine est en ordre de marche au Brésil, également ciblé comme un marché très porteur.

 

Décideurs. Vos projets devraient vous permettre de produire des résultats en hausse ?

Y. D. Effectivement. Nous visons une augmentation de nos revenus comprise entre 7 % et 10 % pour l’année 2015. Par ailleurs, dans le monde du packaging, on distingue les sociétés qui présentent un Ebitda inférieur à 10 %, celles qui se situent entre 10 % et 15 % et celles qui font plus de 15 %. Geka se situe dans le haut du panier du packaging.

 

Décideurs. Vous êtes à la frontière de deux mondes : la pharma et la cosméto. Comment s’organisent les relations avec vos clients ?

Y. D. Justement, nous avons ce que nous pourrions appeler deux divisions : l’une consacrée à l’industrie pharmaceutique et l’autre dédiée au monde cosmétique. Évidemment, une entreprise comme L’Oréal constitue l’un de nos partenaires. Mais côté cosméto, nous travaillons aussi avec Procter & Gamble, Avon, LVMH, Coty ou encore Chanel. À cet égard, nous sommes considérés comme l’une des trois plus importantes firmes du marché en matière de systèmes d’application.

Par ailleurs, notre activité pharma est plus récente mais nous la développons progressivement. Sur ce point, la proposition de valeur de Geka est encore de fournir des systèmes d’application destinés à ce marché, le détail des produits ne pouvant être révélé en raison de travaux pour le moment confidentiels.

 

FS

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