Showroomprivé devrait entrer sur Euronext d’ici à la mi-novembre. C’est peut-être le coup d’accélérateur qui manquait au site pour sortir de l’ombre du leader, vente-privee.com.

Thierry Petit, son cofondateur avec David Dayan, l’a annoncé mercredi 9 septembre : Showroomprivé prépare son introduction à Euronext. Prévue pour le dernier trimestre de l’année, celle-ci permettra au site de déstockage dans l'habillement de lever cinquante millions d’euros. Son document de référence a été déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers alors qu’un rapport d’analystes est attendu fin septembre pour évaluer le prix initial de l’action. Dans une interview au Journal du Net, Thierry Petit a également précisé qu’ils garderaient avec David Dayan 42 % des actions a minima pour conserver la majorité des droits de vote et le contrôle de l’entreprise. Entre 30 % et 40 % du capital sera ainsi ouvert au flottant qui pourrait atteindre plus de 200 millions d’euros en valeur. La société de capital-risque Accel Partners, qui détenait environ 30 % de Showroomprivé, devrait céder une bonne partie de ses titres. 

Valorisé à 625 millions d’euros lors d’une cession de titres en mai dernier, le déstockeur pèsera beaucoup plus suite à cette opération sur la place parisienne.

 

 

Rattraper le numéro un

 

 

Si le site de e-commerce choisit aussi de s’adresser au marché boursier pour prendre la lumière, c’est avant tout pour financer son développement. Son chiffre d’affaires était de 349,8 millions d’euros en 2014, en croissance de 37 % sur deux ans. Un montant respectable mais bien loin des 1,7 milliard d’euros revendiqués par vente-privee.com, la firme de Jacques-Antoine Granjon, pour la même année. Cette dernière préfère d’ailleurs l’autofinancement et n’est soutenue que par deux entités : le fonds souverain qatari, QIA, et l’américain Summit Partners. Après son échec aux États-Unis fin 2014, elle s’est tournée vers une stratégie de croissance externe essentiellement européenne avec une prise de participation dans la solution de billetterie en ligne Weezevent en début d’année puis le rachat du belge vente-exclusive.com il y a quelques jours. 

 

Des projets en pagaille

 

 

Pour Showroomprivé, cet afflux de cash est peut-être l’unique chance de rattraper son concurrent historique, la firme de déstockage événementiel de vêtements féminins espérant doubler son activité d’ici à 2018.

 

Même s’il n’a donné aucun détail, Thierry Petit a mentionné au Journal du Net que son groupe devrait se tourner vers les acquisitions pour donner un coup de fouet à sa croissance. Il a également annoncé de nombreux projets. Look Forward, l’incubateur de la société, a été inauguré début juin par Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au numérique. Showroomprivé se rapproche ainsi des foyers d’innovation technologique en accueillant une demi-douzaine de start-up par an. Parallèlement, la marque propre de l’enseigne, « Collection IRL », est sur le point d’être lancée. Infinity, un système d’abonnement pour bénéficier de la livraison gratuite, apportera une source de cash supplémentaire au pure-player des ventes privées. La bataille de chiffonniers 2.0, qui se déroule aussi dans les prétoires pour des histoires de couleurs et d'appellations, s'annonce serrée.

 

 

Sophia Sanni Soulé

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