Nathalie Kosciusko-Morizet était ce matin dans la « Jeune Rue » aux côtés de Nicolas Jambin.
Décideurs. Qui êtes-vous Nicolas Jambin ?
Nicolas Jambin.
Un saxophoniste ! Jusqu’à mes 25 ans j’étais musicien. J’ai fait le conservatoire. Je me suis rendu compte que la vie de musicien serait compliquée alors j’ai commencé à envoyer des CV pour changer de voie. J’ai décroché un contrat en alternance dans une web agency dans les années 2000. Je suis devenu webmaster et ce pendant trois ans. Ensuite, j’ai voulu m’envoler pour les États-Unis. Les démarches administratives ont eu raison de ma volonté de rejoindre l’Amérique du Nord ! C’est à ce moment-là que TBWA – une agence de publicité internationale – me contacte et me recrute comme flasher free-lance. L’activité fonctionne très bien, ce qui me permet de monter ma propre SARL. Rapidement, le succès est au rendez-vous et d’autres agences rejoignent ma société. Parmi mes clients, une agence spécialisée dans le b to b, me propose de prendre la direction digitale de leur groupe. Afin d’être légitime, j’intègre le MBA management général de l’Essec et en sort major de promo ! Une belle revanche pour moi qui n’avais que le bac en poche ! Ce fut un joli tremplin qui m’a permis de travailler pendant plusieurs années au sein de différentes agences à l’image d’Heaven Conseil ou Publicis.

Décideurs. Comment est né Hopshop ?
N. J.
Après plusieurs années au sein d’agences de publicité, j’ai eu la chance de prendre la tête de la direction digitale d’Hammerson et de faire partie du projet les Terrasses du Port à Marseille. J’en suis très fier. En travaillant chez Hammerson, je réalise qu’il existe un lien entre l’immobilier et le retail : il faut créer le « Airbnb des boutiques » ! J’ai démissionné en octobre et me voilà devant vous dans la Jeune Rue, notre projet du moment.

Décideurs. Justement, qu’est-ce- que la Jeune Rue ?
N. J.
Tout le monde se souvient du projet de Cédric Naudon : consacrer une rue entière à la gastronomie. Le projet étant suspendu, nous avons décidé de recréer de la vie dans cette rue. Nous voulons montrer que dans une rue à l'abandon, nous pouvons ramener de la vie. Pour cela, il suffit de mobiliser la nouvelle génération d’entrepreneurs dans le secteur de la distribution.

Décideurs. Comment avez-vous financé le projet  « Et hop ! Une Jeune Rue » ?
N. J.
Nous avons mené une campagne de crowdfounding sur la plate-forme Kisskissbankbank. C’est Ombline, une des cofondatrices qui nous a contactés. La philosophie de Kisskissbankbank est de « libérer la créativité ». Notre projet est de permettre à de jeunes entreprises innovantes et créatives d'ouvrir une boutique pendant deux semaines. Tous ensemble, nous avons constaté qu’une campagne de financement participatif était le meilleur moyen de réunir des fonds pour mener à bien le projet « Et hop ! Une Jeune rue » ! Cela nous a permis de fédérer une population autour de l’événement et d’impliquer les parisiens. En un mois, nous avons récolté 28 000 euros. Pari réussi ! Les rideaux de fer de la Jeune Rue peuvent se soulever sans rougir. Des start-up du retail vont réanimer la rue Vertbois et prendre leurs quartiers du 4 au 18 juillet prochains.

Décideurs. Pensez-vous exporter votre projet de la Jeune Rue ?
N. J.
 C’est une histoire abracadabrante, le New York Times nous a consacré un article, ce qui montre l’intérêt que peut susciter un tel projet. Nous prenons exemple sur les foncières dans les années 1990 : permettre à de jeunes entreprises du secteur du retail de mutualiser les coûts, comme l’ont fait leurs prédécesseurs au sein des centres commerciaux. Comme en matière de téléphonie, nous passons du fixe au mobile. C’est le commerce qui va vers le client. L’ère de la consommation de masse est révolue, les consommateurs en ont assez de retrouver les mêmes marques et les mêmes produits partout dans le monde, le « one size fits all » est bel et bien terminé. Place à « l’ultra-personnalisation ».

Décideurs. Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?
N. J.
De réaliser d'autres belles opérations collectives comme la Jeune Rue et se développer à l’international. Et pourquoi pas rencontrer un investisseur qui nous propose un million d’euros et de se « marier » avec Mypopcorner et Popmyshop !


Propos recueillis par Camille Drieu

Crédit photo: François Tancré

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