A400M, enquête judiciaire, démission… En pleine tempête, le CEO d'Airbus s’est pourtant montré résolument optimiste à l’occasion de ses vœux à la presse.
« Une bonne année, c’est celle où l’on délivre les commandes » a déclaré Tom Enders, le CEO d’Airbus, à la presse hier soir. Une manière de dire qu’il prend acte des difficultés rencontrées par l’A400M. Depuis 2009 et les premiers essais de cet avion de transport militaire, les retards s’accumulent : seulement onze appareils ont été livrés. Aujourd’hui, l’avionneur doit honorer un carnet de commande de 163 A400M, alors qu’il n’a pu en produire que huit en 2014. 

« Nous ne sommes pas face à une catastrophe, mais nous devons nous réorganiser ».

Après la démission, ce jeudi, du patron de la branche avions militaires, Domingo Urena-Raso, Tom Enders a promis de travailler activement à la réorganisation du programme. « Nous allons le mener à bien » a-t-il promis. D’ores et déjà, Fernando Alonso, chef des essais en vol, a été nommé à la tête de la branche avions militaires. « Depuis dix ans, nous avons fait d’énormes progrès pour améliorer la collaboration entre les usines de nos différents pays, nous devons encore travailler dessus. » Pas question cette fois de faire appel aux clients pour remettre au pot comme ce fut le cas en 2010 lorsque Airbus avait demandé de réinjecter 3,5 milliards d’euros supplémentaires.
Tom Enders a également évoqué les difficultés de l’activité hélicoptère qui subit la baisse des prix du pétrole et le ralentissement des investissements. Là encore, le CEO se veut confiant. « Nous prévoyons de redoubler d’effort en 2015. Nous avons déjà fait d’incroyable progrès sur la rentabilité de cette division mais nous subissons un marché lui-même morose ».

« Space is exciting again ! »

D’autres marchés permettent à l’avionneur européen d’aborder 2015 avec optimisme. Malgré les difficultés de l’A400M, « Airbus est toujours en croissance, nos carnets de commandes sont pleins », précise son état-major. L’activité Defense & space offre des perspectives. « L’espace est de nouveau prometteur ! », s’enthousiasme Tom Enders. « De nombreux investisseurs privés principalement américains s’y intéressent. C’est un challenge pour les entreprises établies mais il est riche d’opportunités », conclut le CEO qui s’est félicité de la joint-venture créée en 2014 avec Safran, Airbus Safran Launchers. Objectif : développer les nouveaux lanceurs de fusée Ariane.

En ce début d’année 2015, « Airbus est en bonne forme, et nous atteignons les objectifs que nous avions en tête », confirme Tom Enders, tout en donnant rendez-vous au marché dans un mois pour l’annonce des résultats financiers du groupe prévu le 27 février.

Jean-Hippolyte Feildel

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