Les adeptes du french bashing ne sont pas tendres avec les travailleurs français. Bien souvent à tort.
1. Les Français travaillent 35 heures : faux

Les 35 heures ne sont pour beaucoup de Français qu’un sujet de blague entre collègues. La note de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) publiée en juin 2015 le souligne : en 2013, seul un quart des salariés déclarent travailler 35 heures. Ils sont 21,8 % à réaliser entre 36 et 39 heures hebdomadaires quand 16,6 % déclarent travailler encore plus.

2. Les Français ne travaillent pas le dimanche : plutôt faux

La controverse suscitée par l’extension du travail le dimanche contenue dans la loi Macron ne doit pas faire oublier que 28,4 % des Français ont travaillé au moins un dimanche en 2013. Parmi eux, 13 % déclarent le faire de manière habituelle. Ce travail dominical se traduit par une compensation (en salaire ou repos) pour 64 % des salariés.

3. Les Français ne sont pas productifs : faux

Selon la dernière étude de l’Office statistique de l’UE, les Français se situent au cinquième rang quant à leur productivité horaire en Europe (derrière le Danemark, l’Irlande, la Belgique et les Pays-Bas). Un classement qui tord le cou à beaucoup d’idées reçues. Nos meilleurs ennemis britanniques et allemands occupent les dixième et douzième rangs, derrière le Luxembourg ou la Suède. Les employés hexagonaux produisent pour l’équivalent de 45,60 euros par heure. Un chiffre bien au-dessus de la moyenne européenne établie à 32,10 euros.

4. Les Français ont beaucoup de vacances : plutôt vrai

Avec cinq semaines de congés payés et onze jours fériés en principe, soit un total de 36 jours chômés, les Français ne sont pas les mieux lotis. Parmi nos voisins européens, les Autrichiens et les Maltais cumulent 38 jours chômés par an. Les Grecs et Polonais quant à eux profitent de 37 jours loin du bureau. La situation du salarié français s’aligne parfaitement sur celle des Britanniques, des Espagnols ou des Suédois.

Pourtant, derrière ces chiffres se cachent des pratiques variées qui peuvent, par exemple, amener un employeur britannique à déduire les jours fériés des congés de ses salariés, qui se retrouvent ainsi avec 28 jours de repos seulement au lieu des 36 théoriques. En France, les salariés ne sont pas égaux devant les congés. Selon l’étude de la Dares, seuls 37 % des Français ont bénéficié de cinq semaines de congés alors que 50 % déclarent avoir eu droit à davantage de vacances en 2013.

5. Les Français sont fainéants : plutôt faux

Les travailleurs français ne comptent pas leurs heures à en croire l’étude de la Dares. Seuls 22,3 % ne travaillent jamais au-delà de l’horaire prévu. Pour tous les autres, les dépassements d’horaires peuvent être quotidiens (7,7 %), occasionnels (50,3 %) ou fréquents (19,7 %). Parmi ceux qui travaillent au-delà de leurs horaires, une courte majorité reçoit une compensation en salaire ou en repos (51,9 %). Les cadres sont logiquement les plus concernés par ces dépassements d’horaire mais moins de 20 % d’entre eux en sont dédommagés.

En revanche, les Français font bien la distinction entre vie privée et vie professionnelle. Un peu plus de la moitié d’entre eux n’emporte jamais de travail à son domicile. Une tendance qui commence à s’inverser : en huit ans, ils sont 10 % de plus à devoir travailler chez eux. Les écarts entre catégories professionnelles sont importants. Alors que 18,3 % des cadres emportent quasiment tous les jours du travail chez eux, 0,6 % des employés peuvent en dire autant.

Côté pause, les Français ne se font pas prier. Le baromètre Monster publié en 2012 révèle qu’à travers le monde 29 % des salariés ne font pas de break à l’heure du déjeuner. Pour les autres, la pause dure en moyenne entre 30 et 45 minutes. En France, un tiers des salariés s’octroie une pause d’au moins une heure pour déjeuner.


S. V. 

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