Dévoilé à Cannes au printemps, Le Fil, un long-métrage de Daniel Auteuil, a été projeté en avant-première à l’auditorium de la Maison du barreau à Paris. Rencontre entre l’univers de la justice et le monde du cinéma, le temps d’un échange entre les avocats et l’acteur-réalisateur.
Cinéma : “Le fil” dans les salles ce mercredi, le barreau de Paris au taquet
Daniel Auteuil s’est invité dans les coulisses du barreau de Paris mardi 10 septembre. Son film, Le Fil, a fait l’objet d’une projection en avant-première à la Maison du barreau. Au premier rang, le bâtonnier Pierre Hoffman et de vice-bâtonnière de Paris Vanessa Bousardo. Inspiré de faits réels, le long-métrage retrace l’histoire vraie d’un avocat, celle de Jean-Yves Moyart alias “maître Mô” du nom du blog qui déroulait une “petite chronique judiciaire, ordinaire et subjective, alimentée quand elle le peut, par un avocat au barreau de Lille”. Avant d’intéresser le 7e art, ses récits avaient été repris en 2011 dans un ouvrage Au guet-apens.
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Produit par sa fille, Nelly Auteuil, ancienne avocate, le film met en scène Daniel Auteuil dans le rôle d’un avocat désabusé qui repart au combat, après quinze ans passés loin des cours d’assises, pour un père de famille accusé du meurtre de son épouse. Persuadé de l’innocence de son client dans ce dossier dans lequel il est commis d’office, il replonge dans les méandres des affaires criminelles pour éviter l’erreur judiciaire, quitte à en perdre le fil. Pour s’imprégner de l’esprit du procès pénal, l’acteur français avait assisté à celui d’un homme jugé pour le viol de sa belle-fille mineure au tribunal de Draguignan, devenu lieu du tournage.
La critique loue le résultat final. “Auteuil se plie à l’exercice sans effets de manches superfétatoires. Avec sobriété et finesse”, salue le Figaro. Pour Télérama, c’est le meilleur film de Daniel Auteuil. Dans les critiques culturelles de Ouest France, il fait partie, au milieu de l’inflation des films sur les procès, des rares “qui ont su mettre en scène, avec autant de subtilité, la fragilité de la Justice”. Quant au quotidien Le Monde, il précise que c’est “un film qui, c’est toute l’habileté de son mode opératoire, aura ménagé tout au long de ce processus judiciaire le doute sur l’innocence ou la culpabilité de Milik [l’accusé], ainsi que sur la relativité des témoignages qui l’accusent ou qui le sauvent”. De quoi raconter au grand public toute la complexité de la recherche de la vérité dans le cadre judiciaire. Le film sort aujourd’hui dans les salles.
ALB