Depuis 2016, l’avocate Claire Le Gall-Robinson endosse le rôle de secrétaire générale de Scor. Celle qui pilote la gouvernance, les ressources humaines, la stratégie de développement durable, la fonction juridique et conformité et la communication et les affaires publiques du numéro 5 mondial de la réassurance nous décrypte le plan d’action ESG de 2026.
Scor : les ambitions ESG de son huitième plan stratégique Forward 2026 racontées par Claire Le Gall-Robinson, secrétaire générale et membre du comité exécutif du groupe
Passer de la robe noire à l’un des postes clés d’un leader mondial de la réassurance, c’est le pas qu’a sauté Claire Le Gall-Robinson en 2016. Quand Scor, l’un des grands réassureurs mondiaux, propose à l’avocate associée de Gowling le poste de secrétaire générale, elle est attirée par le challenge qui consiste à appréhender différemment les enjeux auxquels font face ses clients, les grandes entreprises. Celle qui “baigne dans le droit” depuis l’enfance, est curieuse d’“utiliser le droit autrement”, et saisit l’occasion d’être au cœur des sujets stratégiques de l’entreprise qu’elle accompagnait en qualité de conseil. Depuis qu’elle a endossé ses fonctions de secrétaire générale, Claire Le Gall-Robinson, qui a passé seize années dans des cabinets anglo-saxons, chapeaute désormais la gouvernance, les ressources humaines, la stratégie de développement durable, la fonction juridique et conformité et la communication et les affaires publiques de Scor. Un rôle pour lequel la “formation puissante” qu’est le droit lui apporte beaucoup : capacité d’analyse fine, rigueur intellectuelle… “Le droit est un formidable outil pour comprendre les enjeux de l’entreprise.”
30 % de femmes dans le top management pour 2025
Dans ses fonctions, Claire Le Gall-Robinson n’a pas le temps de s’ennuyer : “La diversité des sujets auxquels je suis confrontée rend mon rôle extrêmement enrichissant.” Sans oublier les “thématiques d’une grande complémentarité autour de l’ESG” qui couvrent de nombreux enjeux pour Scor, et qui constituent l’un des axes importants de son nouveau plan stratégique “Forward 2026”. Avec près de 20 milliards de chiffre d’affaires et quelque 3 500 collaborateurs, “l’humain, est ce que Scor a de plus précieux”, affirme l’avocate. “Nous vendons de l’expertise.” Dans sa stratégie RH harmonisée sur le plan mondial, Scor met l’accent sur l’importance d’attirer et de fidéliser les collaborateurs du groupe. Il décline diverses politiques et mesures, qui vont aussi dans le sens du dialogue social : développement de compétences et de programmes de leadership, anticipation des besoins futurs du groupe, définition d’une politique de rémunération attractive et transparente, ou encore mise en place d’un cadre de travail propice au développement d’une culture inclusive, du bien-être et de l’engagement. À titre d’exemple, le groupe fait également bénéficier à ses salariés d’une journée d’engagement annuelle, l’un des pans du programme Working Well Together, pour leur permettre de s’impliquer dans des causes sociales telles que ramasser les déchets ou trier les dons à destination des mères d’enfants en bas âge en situation de précarité. Selon la secrétaire générale de Scor, ce type de proposition répond aux attentes des collaborateurs du groupe. Du côté de la diversité et d’inclusion – “un des enjeux clés pour le groupe” –, Scor s’est fixé pour objectif d’avoir 30 % de femmes dans les plus hauts niveaux de l’organisation à horizon 2025. Rendre visibles les talents féminins et les promouvoir, recruter des talents aux parcours variés et sensibiliser ses salariés à l’égalité des genres, notamment en matière de salaire, autant de mesures phares pour réaliser ses ambitions.
Zéro émission nette d'ici 2030
Et le développement durable ? “Il est au cœur de la raison d’être de Scor et restera un élément clé des décisions d'investissement et de souscription du groupe”, assure Claire Le Gall-Robinson. Forward 2026 renforce encore ces engagements avec des objectifs supplémentaires. Au menu : multiplication de la couverture d’assurance et de réassurance facultative pour des projets à faible émission carbone par 3,5 d’ici 2030, accompagnement des clients représentant au moins 30 % des primes “Single Risk” de Scor en assurance de spécialités dans leurs objectifs environnementaux et leur stratégie de transition énergétique, et atteinte de sa résolution de zéro émission nette pour les opérations du groupe d'ici 2030.
“On constate un intérêt croissant des investisseurs sur des thématiques qui vont au-delà des sujets strictement liés à l’assemblée générale annuelle du groupe”
Celle qui trouve grâce à la course à pied la résistance nécessaire pour suivre le rythme de travail imposé par ses fonctions court aussi les roadshows avec les principaux actionnaires du groupe, en amont de l’assemblée générale annuelle. Elle souligne : “Le dialogue actionnarial sur les enjeux de gouvernance a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années.” Et d’expliquer qu’au fil du temps, avec l’émergence de nouvelles réglementations, que ce soit la loi Pacte sur la raison d’être des entreprises ou les normes européennes sur le développement durable, “l’on constate un intérêt croissant des investisseurs sur des thématiques qui vont au-delà des sujets strictement liés à l’assemblée générale annuelle du groupe”. Les investisseurs recherchent un dialogue tout au long de l’année avec les organes de direction, et pas exclusivement pendant la “proxy season” qui précède les assemblées générales. Claire Le Gall-Robinson décrypte les attentes des actionnaires : “Ils s’intéressent autant aux sujets ESG clés pour l’entreprise, tels que les mesures prises pour l’attraction et la rétention des talents ou la politique de diversité et d’inclusion, qu’aux sujets traditionnels liés à l’assemblée générale, tels que la composition du Conseil ou les résolutions financières.” Bref, un champ d’action très vaste pour faire évoluer la machine Scor dans un environnement en constante mutation pour l’avocate qui n’avait avant 2016, “aucune velléité de passer côté corporate”.
Anne-Laure Blouin