Le cabinet du Magic Circle Allen & Overy s’est associé à Open AI, l’une des entreprises phares du moment en intelligence artificielle et à l’origine de ChatGPT. Harvey est le fruit de ce partenariat exclusif : un logiciel intelligent qui mâche le travail des avocats. Sans pour autant les remplacer.
Allen & Overy et Open AI donnent naissance à Harvey, une IA juridique
Faut-il y voir un clin d’œil à la série Suits ? L’outil d’IA d’Allen & Overy s’appelle Harvey et a été “conçu pour s’attaquer aux problèmes juridiques” nous apprend la page linkedIn du cabinet. Testé par plus de 2000 avocats du cabinet, partout dans le monde, Harvey aurait rencontré “beaucoup de succès”. Le cabinet affirme être le premier “cabinet au monde à avoir un accès (…) à toute IA générative basée sur les derniers modèles d’OpenAI”.
Inflation réglementaire
Legaltech créée par Open AI Startup Fund, l’IA Harvey a été pensée et conçue spécialement pour l’industrie juridique. Elle peut analyser des contrats, des réglementations et également être un support en matière contentieuse. Cette machine-learning analyse les données compilées et fait preuve d’une “réelle compréhension” et d’une “logique juridique” explique Baptiste Aubry, responsable de la réglementation des services financiers d’Allen & Overy Luxembourg dans une interview donnée au média Delano. Selon lui, l’inflation réglementaire est telle qu’elle conduit à douter de la capacité des avocats à inclure dans leurs conseils juridiques les “informations les plus récentes formulées par les autorités”.
Nouvelle ère
Harvey assure une récolte fiable des données juridiques d’un côté et un gain de temps pour les professionnels de l’autre. Un temps qu’ils pourront passer “sur le travail purement intellectuel comme l’analyse et la livraison d’un produit adapté à la demande du client”. Ce dernier bénéficie lui aussi des services de l’IA au moment de la facturation. La baisse du temps de travail de l’avocat sur un dossier a pour corollaire la réduction du montant des honoraires. Selon Wim Dejonghe, associé principal, c’est le “début d’une nouvelle ère pour A&O et le secteur juridique”. Et d’expliquer qu’“Harvey n’est pas simplement une autre plateforme, mais un changeur de jeu qui nous permettra d’offrir une valeur, une efficacité et une innovation sans précédent à nos clients”. Harvey n’a toutefois pas vocation à remplacer l’humain, il constitue un support pour les avocats qui pourront se consacrer davantage à l’analyse et le conseil.
Anne-Laure Blouin