Stéphane Théocharis est directeur adjoint de la Sales Academy d’Allianz France, le centre de formation de tous les commerciaux d’Allianz France aussi bien salariés que réseaux intermediés. Depuis 2015, il est témoin des innovations learning et travaille sur une expérience apprenant toujours plus complète. Il nous partage son point de vue sur les dispositifs qui font d’Allianz une entreprise apprenante.
Stéphane Théocharis (Allianz France) : "L’IA offre à la formation un autre regard"
De nombreuses évolutions ont lieu dans le domaine de la formation pour rendre l’expérience d’apprentissage plus engageante. Quelles sont les dernières innovations qui retiennent votre attention ?
Il y en a deux qui se démarquent. La première concerne l’utilisation du machine learning. L’IA nous permet en effet de proposer à nos équipes commerciales des parcours de formation comprenant des mises en situation. Lors d’un entretien simulé, le machine learning collecte des données sur les compétences en communication verbale et paraverbale des participants, et offre un bilan de leurs forces et faiblesses. Cela permet également aux formateurs d’adopter une approche plus efficace et personnalisée afin de proposer des pistes de formation.
Par ailleurs, une nouvelle tendance émerge, celle du "nouveau présentiel". Chez nous, cela se traduit par la réunion de plusieurs équipes de différents réseaux de distribution, ce qui favorise le mélange des populations au sein de l’entreprise et la création de passerelles innovantes entre différentes entités. Cette approche informelle permet d’explorer de nouvelles perspectives de cohésion d’équipe, mais aussi de business.
"Une nouvelle tendance émerge, celle du "nouveau présentiel" "
En effet, le concept de "nouveau présentiel" est largement discuté. Comment ce besoin de face-à-face se manifeste-t-il au sein de vos équipes ?
Le besoin de rassembler à nouveau les apprenants en présentiel se ressent, ainsi que celui de créer une dynamique particulière lors de ces rencontres. Nous structurons nos formations autour de deux grands moments phares : l’entraînement et la rencontre entre les apprenants et avec différentes directions. Cette dernière permet aux membres de la direction d’être davantage en prise avec le terrain, tandis que les apprenants obtiennent des informations sur les stratégies globales de la structure.
Quelle est la plus grande difficulté concernant l’expérience d’apprentissage ?
Le principal défi est le temps. Je travaille actuellement sur la façon de construire des parcours de formation en moins de cinq minutes, en utilisant des vidéos courtes, des podcasts immersifs et des quiz. L’objectif est de fournir des modules qui s’adaptent facilement aux emplois du temps chargés des collaborateurs. Le temps et l’ancrage des formations représentent les deux enjeux auxquels nous pensons lorsque nous concevons nos parcours de formation.
L’IA générative représente-t-elle une révolution dans l’expérience d’apprentissage ?
Je ne qualifierais pas cela de révolution, mais il est vrai que l’émergence de l’IA nous pousse à nous adapter. Il nous faut comprendre comment elle peut servir d’assistant numérique aux ingénieurs pédagogiques. Elle nous offre un nouveau regard qu’il faut intégrer, interroger et expliquer aux formateurs.
Pour aller plus loin, comment envisagez-vous la formation de demain ?
Nous pourrions imaginer une expérience plus immersive, qui solliciterait les cinq sens pour créer une ambiance particulière dans les salles de formation. Réinventer l’organisation de ces espaces en les adaptant aux missions des commerciaux sur le terrain, chez les particuliers par exemple, serait également bénéfique. La combinaison de ces éléments physiques avec les datas collectées par le machine learning nous permettrait d’atteindre une efficacité opérationnelle et d’offrir à nos équipes une expérience inédite.
Propos recueillis par Elsa Guérin