J-L Coustenoble (JPG) : "Le Flex Office ? Beaucoup préfèrent attendre avant de l'adopter"
Décideurs. Le travail doit se réorganiser, quelles tendances observez-vous?
Jean-Louis Coustenoble. La crise a clairement modifié la demande. Désormais, l’enjeu principal est de savoir comment les salariés peuvent retrouver l’envie de revenir sur leur lieu de travail. Pour cela, bien souvent nous accompagnons nos entreprises clientes dans l’aménagement d’espaces de réunion formels ou informels qui puissent redonner l’envie de se les réapproprier. Autre tendance, le flex office. Mais cela reste encore assez minoritaire, car beaucoup préfèrent attendre avant de se décider à l’adopter. Devant la grande incertitude de cette époque, ils préfèrent voir comment les choses vont évoluer. Sans parler, bien sûr, des baux 3, 6, 9 qui peuvent retarder l’échéance. Enfin, troisième tendance: le télétravail. Même dans ce cadre, l’employeur reste bel et bien responsable de la qualité de vie au travail de ses salariés, c’est donc à lui d’y veiller.
De quelle façon?
Cela commence par le fauteuil. Lors du premier confinement, beaucoup ont travaillé sur leur chaise de cuisine, et cela a été la catastrophe pour bien des lombaires! De plus en plus d’entreprises accordent une enveloppe budgétaire à leurs collaborateurs afin qu’ils acquièrent un bon fauteuil ou du matériel plus ergonomique. Certes, là aussi, c’est encore marginal, mais cette préoccupation va grandissante.
Comment cette implication se traduit-elle dans votre offre?
Effectivement, nous étions déjà positionnés ainsi bien avant la crise. Mais celle-ci a accéléré les choses. Nous venons de lancer JPG Concept qui regroupe nos offres de mobiliers de bureau. L’idée est de mieux souligner notre savoir-faire en matière d’aménagement d’espaces. On sait que le plus important, pour éviter les pathologies du dos, est de changer plusieurs fois par jour sa position de travail. C’est pourquoi nous avons notamment développé notre offre de bureaux assis-debout: on peut les régler en position assise, debout ou à mi-hauteur en fonction du moment et de nos envies. Ce souci de l’ergonomie se retrouve aussi dans les souris, les supports d’écran, les luminaires… Pour les espaces de réunion, nous proposons des coloris plus chauds, plus vivants. Enfin, et c’est tout nouveau, nous organisons des formations en ergonomie.
De quoi s’agit-il?
Elles peuvent se présenter sous la forme de sessions à distance ou dans les locaux de nos clients. Là, nous travaillons sur les postures face à l’écran. Et nous pouvons même réaliser un audit par poste de travail si l’entreprise le souhaite. Vous proposez des solutions d’ameublement personnalisables.
En quoi consistent-elles?
Tout d’abord, un expert rencontre le client afin de construire le projet selon ses besoins et ses attentes. Cela passe évidemment par le choix des produits, leurs coloris, la gamme souhaitée. Puis, nous lui proposons un plan 2D ou 3D. Et nous pouvons aussi envisager du sur-mesure, ce qui permet d’optimiser le mètre carré. De plus, nous allons bien entendu jusqu’à l’installation. Selon vous, outre le bien-être, quelles doivent être désormais les priorités des entreprises? L’efficacité. Si la photocopieuse est à l’autre bout, cela ne participera pas au confort des collaborateurs! Et, évidemment, les problématiques RSE sont devenues centrales. D’ailleurs, ce facteur fait aussi évoluer notre offre. Nous proposons de plus en plus de produits recyclés, fabriqués en France ou dans des pays voisins. Cela concerne 95 % de nos mobiliers de bureau. Enfin, nous commençons également à réfléchir sur le mobilier d’occasion. C’est une tendance sociétale de fond; nous nous devons de prendre en compte cette évolution particulièrement forte.
Propos receuillis par Laurent Fialaix