Malika Bouchehioua (Derichebourg) : "L'ambition n'est pas quantitative mais qualitative"
Décideurs. Pourquoi avoir choisi de mettre en place un dispositif de transition collective ?
M. Bouchehioua. Le groupe, qui compte 16 000 agents, les ouvriers représentant 90 % des effectifs, déploie d’ores et déjà une gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences approfondies et matures. La question de l’évolution des compétences est très régulièrement discutée avec les représentants du personnel. Le groupe dispose d’une palette d’outils pour accompagner les collaborateurs dans leur évolution professionnelle. Le dispositif "Transition collective" complète cette palette en permettant un accompagnement en interne mais aussi vers l’externe.
Quelle a été la réaction des institutions représentatives du personnel ?
Nous avons été très surpris de la réaction de nos partenaires sociaux, nous ne pensions pas qu’ils seraient aussi enthousiastes avec le lancement de ce projet. Bien sûr il a fallu assurer une sécurisation et maximiser les chances de réussite. Nous avons notamment mis en place deux éléments essentiels, le "droit de retour" qui permet aux salariés de changer d’avis, et un temps d’intégration d’une semaine pour que les collaborateurs puissent se projeter dans leur future entreprise.
"Ce qui compte le plus pour moi, c’est d’offrir à nos collaborateurs une passerelle leur permettant d’élargir leurs compétences."
Et des collaborateurs ?
Ils sont volontaires ! Et le droit au retour, négocié avec les partenaires sociaux a permis de les rassurer. Aucun de ceux inscrits dans ce dispositif n’a exercé son droit de retour. Ce qui compte le plus pour moi, c’est d’offrir à nos collaborateurs une passerelle leur permettant d’élargir leurs compétences. Nous avons des témoignages très émouvants des collaborateurs qui trouvent un grand intérêt dans l’ouverture de leur parcours professionnel et qui nous sont reconnaissants.
Vous êtes-vous fixé des objectifs pour ce dispositif ?
Pour l’instant, il concerne une dizaine de collaborateurs. L’ambition n’est pas quantitative mais qualitative. Elle s’inscrit dans une dynamique d’ouverture de passerelle et de diffusion d’une culture dans laquelle les collaborateurs sont acteurs de leur évolution professionnelle.
Propos recueillis par Marie-Hélène Brissot et Roxane Croisier