Sensible aux enseignements du coaching, Pierre-Marie Argouar’ch, directeur de l’expérience collaborateur et de la transformation, explique comment La Française des jeux promeut l’autonomie et la coconstruction.

Décideurs. Dans quelle mesure la formation ponctue-t-elle le parcours des collaborateurs ?

Pierre-Marie Argouarc’h. FDJ consacre chaque année 4 % de sa masse salariale au développement des compétences. Tout commence au moment de l’intégration d’un nouveau collaborateur. Nous avions pour habitude de réunir tous les trois mois les nouveaux arrivés. Désormais, cette présentation est mensuelle et à distance. Ce qui ne change pas, en revanche, ce sont les formations obligatoires qui sont toujours annoncées. Celles-ci portent sur la sécurité ou notre politique RSE. Nous demandons aux collaborateurs de s’auto-évaluer sur des enjeux liés, par exemple, à la lutte contre les addictions. Ce cursus se prolonge au cours de la première année par des modules dédiés aux problématiques de diversité et de non-discrimination, qui concourent à leur donner les fondamentaux de la culture FDJ. Les entretiens annuels représentent aussi l’occasion pour les collaborateurs de formuler des souhaits de formation et aux managers d’encourager un savoir-faire d’agilité, préférable selon moi aux diplômes.

FDJ consacre chaque année 4 % de sa masse salariale au développement des compétences

Vous attachez beaucoup d’importance à la coconstruction. Comment parvenez-vous à développer cet état d’esprit dans vos équipes ?

Nous avons mis en place des sessions d’intelligence collective dans des lieux physiques ou digitaux spécifiquement créés pour résoudre des problèmes. Ce dispositif nous aide, par exemple, à établir notre roadmap informatique pour éviter aux équipes de la DSI de crouler sous des demandes toutes plus prioritaires les unes que les autres. Ce procédé agile permet d’y voir plus clair en réunissant, par exemple, 70 personnes sur deux jours. Globalement, on distingue trois temps : un temps de divergence où chacun est libre d’apporter ses idées ; un temps de convergence où l’on priorise, élimine ou choisit les solutions ; et enfin un temps d’alignement où chacun sait pourquoi telle solution a été écartée, et telle solution retenue. Chaque année, nous procédons désormais de cette manière pour concevoir la roadmap et réduire de 50 % les propositions de projets. Le concept fonctionne tellement bien que de grandes entreprises sont venues chez nous pour tester le concept et, depuis, l’ont adopté.

Quel autre dispositif ces entreprises auraient tort de ne pas vous envier ?

Notre politique RSE contient un chapitre sur les âges, sur le travail intergénérationnel. Insatisfaits de la définition usuelle qui classe les collaborateurs de plus de 45 ans systématiquement parmi les seniors, nous avons inventé la notion de « jeniors ». Nous proposons à ces actifs jeunes seniors entre 45 et 54 ans de les aider à mieux envisager leurs évolutions de carrière. Un dispositif comme « Imagine » [ta vie d’après] s’adresse ainsi à ceux qui ont dix à vingt ans d’expérience dans l’entreprise mais qui n’ont pas trop changé de métier ni osé le faire. À travers des outils de coaching, il s’agit de leur redonner confiance et de définir avec eux un nouveau projet professionnel. Parfois, il faut leur réapprendre à faire un CV ou à présenter leurs compétences. Les plus seniors ont la possibilité de mettre leurs savoir-faire au service d’associations par l’intermédiaire du mécénat de compétences. Ils peuvent également suivre des formations de préparation à la retraite.

Il y a quelques temps, vous avez vous-même formé les managers de FDJ. Mais vous arrive-t-il de vous retrouver en situation d’apprenant ?

Je participe régulièrement à des formations de courte durée sur différents thèmes. Mais, cette année, je me suis lancé un nouveau défi : suivre une formation certifiante proposée par une célèbre école de commerce pour devenir coach. Les sessions, qui ont lieu trois jours par mois sur toute l’année, me font grandir et modifient ma manière d’être. Elles entrent surtout en résonnance avec les valeurs que je porte et que j’aspire à transmettre. Car, comme le disait fort justement Albert Schweitzer, « l’exemplarité, n’est pas une des formes d’influence sur les autres. C’est la seule ».

Marianne Fougère

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