À l’université d’été du Medef, baptisée désormais #La Ref soit Renaissance des Entreprises de France, le Premier ministre a annoncé les grandes lignes du plan de relance.

Prévue de longue date, alors qu’il n’était que le "Monsieur déconfinement" du gouvernement, son intervention devait porter pour titre "Vivre avec la crise". Mais, si le maire de Prades a depuis changé de stature, la crise elle n’a pas disparue pour autant. Le plus grand défi consiste alors à faire en sorte qu’elle "soit le point d’appui, le départ d’une consolidation de notre économie, d’une transformation de nos manières de faire, de produire, d’administrer et peut-être de gouverner".

Un État d’esprit

Cependant, après avoir salué l’engagement des forces vives de la Nation, Jean Castex a tenu à rappeler que la relance ne saurait "se limiter à une série de mesures et de dispositifs". Elle dépend certes de l’investissement de l’État qui, en la matière, "s’est mobilisé de manière rapide et massive" puisque plus de "470 milliards d’euros" ont été dégagés "pour tout simplement éviter la destruction de notre capital humain et productif". Mais, "l’Etat ne peut pas tout, en tout cas pas tout tout seul". La relance impose un "état d’esprit" et la "mobilisation sans faille" de chacun et chacune d’entre nous. 

"L’État ne peut pas tout, en tout cas pas tout tout seul"

Un plan exigeant

Le plan de relance, dont l’annonce a été reportée "pour traiter en priorité les inquiétudes générées par l’accélération du virus", repose toutefois sur une "puissance de moyens" inédite puisque les 100 milliards d’euros prévus représentent "quatre fois" la somme allouée au moment de la crise de 2008. Parmi les autres exigences évoquées par Jean Castex figurent la "rapidité", "l'équilibre", la "durabilité" et la "simplification"

L’objectif consistant à "retrouver d’ici la fin du quinquennat le niveau de richesse d’avant la crise", le gouvernement n’hésitera pas à "redéployer l’argent public sur d’autres actions" s’il s’avérait que celles initialement envisagées ne respectaient pas le calendrier. Le plan opérera "une relance par l’offre et l’investissement" en veillant vigoureusement à n’oublier ni les grandes entreprises ni les TPE/PME, ni les territoires ni l’export à l’international. Avec ce plan, "tout ne commence pas, tout continue". Aussi, s’agit-il, selon le Premier ministre "d’introduire une croissance durable et de renforcer la capacité d’investissement des entreprises dans des secteurs stratégiques". Jean Castex a également précisé que "les mesures de simplification", destinées à ce que les entreprises s’emparent des dispositifs de relance, "seront prolongées, amplifiées et si possible pérennisées".  

Les piliers de la confiance

Sur le fond, Jean Castex a dégagé deux grands axes principaux. Les impôts de production seront baissés dès le 1erjanvier 2021 "à hauteur de 10 milliards d’euros" et ce "afin de doper la production dans nos territoires". Cela passera notamment par une "division par deux de la CVAE dont la part régionale sera supprimée" ou encore par la "réforme de la taxation foncière des locaux industriels". Jean Castex a affiché ainsi son envie d’en finir avec le paradoxe qui consisterait à vouloir "refaire de la France une nation industrielletout en maintenant "une fiscalité punitive pour notre industrie".

En finir avec "une fiscalité punitive pour notre industrie"

Si cet axe s’inscrit dans la continuité des engagements du gouvernement, il en va de même pour le second. Un investissement massif dans la formation et l’emploi des jeunes participera "au retour de la confiance". En plus des mesures déjà annoncées d’aides à l’embauche, Jean Castex souhaite créer "200 000 formations supplémentaires orientées vers des secteurs d’avenir". Encourageant les entreprises à se lancer dans l’aventure de l’apprentissage, il a clairement conditionné "notre réussite collective" au sort réservé aux jeunes. 

Le discours de la méthode

Mais, "ce plan finalement ne réussira que si nous créons ensemble les conditions de la confiance" ce qui suppose pour le Premier ministre de maintenir un "climat apaisé avec les partenaires sociaux"Cette méthode de la concertation n’a pas pour seul "objectif de faire de belles images, encore que les symboles comptent". Le dialogue social représente "un des leviers du pragmatisme et de l’efficacité" portés par le plan de relance plus attendu que jamais. 

Une faveur marquée à la négociation collective dont Geoffroy de Roux de Bézieux avait lui-même largement vanté les mérites dans son discours d’ouverture, allant jusqu’à faire applaudir les syndicats – les réformistes – pour leur action durant la crise sanitaire.

Marianne Fougère

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