Pièce maîtresse de la réforme Pénicaud, France compétences a fait son entrée en scène le 1er janvier 2019. Le point sur sa première année d’activité, et ses perspectives, avec Hugues de Balathier, directeur général adjoint.

Décideurs. Quel bilan faites-vous de la première année d’activité de France compétences ?

Hugues de Balathier. L’année 2019 a été particulièrement riche et consacrée en partie à mettre en place l’organisation interne de France compétences ainsi que son mode de gouvernance. Parmi les travaux à inscrire à son bilan figurent la détermination des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, la sélection des opérateurs régionaux du conseil en évolution professionnelle (CEP) ou encore la reconnaissance des instances de labellisation qui pourront délivrer la marque de certification « Qualiopi » au titre de leur propre démarche qualité.

Quel gage de qualité offrez-vous justement aux salariés qui choisiraient de suivre une formation certifiée ?

La rénovation de la politique de certification professionnelle conduit à améliorer la qualité de l’examen des dossiers de certification. La « valeur d’usage » des formations sur le marché du travail permet, par exemple, de vérifier la performance en matière d’insertion professionnelle. Les délais d’instruction ont été réduits pour tenir compte de l’évolution rapide du monde professionnel. Les programmes se rapportant aux métiers inscrits sur la liste des professions en forte évolution ou émergents bénéficient, entre autres, d’une dérogation au principe de l’analyse sur deux promotions.

Comment créer une synergie entre les différents acteurs de l’écosystème ?

France compétences n’est qu’un acteur parmi d’autres. Il contribue, néanmoins, à la performance globale en usant de son soft power qui consiste à émettre des recommandations sur l’efficacité du système. Il entretient des rapports plus étroits avec les Observatoires prospectifs des métiers et des qualifications (OPMQ) ou les Associations Transitions pro soit pour réfléchir à des méthodologies et des outils communs, soit pour travailler à une harmonisation des pratiques. La médiatrice intervient sur les dossiers de CEP et sur les projets de transition professionnelle. Nous procédons également à des enquêtes auprès des entreprises afin d’évaluer leur niveau de satisfaction vis-à-vis des offres de services des opérateurs de compétences (Opco).

Comment parvenez-vous à garantir la soutenabilité financière du système ?

Le mécanisme de répartition des contributions légales, centralisé à France compétences, représente une première garantie. Cela évite, par exemple, que des poches d’argent inutilisées se créent ou, à l’inverse, que des dispositifs qui fonctionnent bien manquent de financement. Par ailleurs, France compétences peut alerter les pouvoirs publics si nécessaire. Cette responsabilité invite à la plus grande vigilance face au boom de l’apprentissage qui a dépassé toutes les prévisions, mais pour lequel il convient d’assurer la durabilité du financement.

Marianne Fougère

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