Jean-Paul Charlez, président de l’association nationale des DRH (ANDRH) et lui-même DRH du groupe Etam, s’était réjoui de l’arrivée de Muriel ¬Pénicaud au ministère du Travail. Il salue l’action sociale de la première année du quinquennat Macron, qui répond aux attentes des entreprises.

Décideurs. L’ANDRH est-elle satisfaite des réformes sociales de la première année du quinquennat Macron ?

Jean-Paul Charlez. Nous ne faisons pas de politique, nos positions sont celles du bon sens. Les réformes mises en place depuis un an correspondent à des positions parfois anciennes de l’ANDRH. Sur les quinze mesures phares, onze constituent des propositions de l’association. Nous ne pouvons donc que nous en réjouir.

On a beaucoup parlé du choix du recours aux ordonnances. Quel regard portez-vous sur ce sujet ?

Il était essentiel d’avancer vite et le moins que l’on puisse dire est que cela a été le cas !

Parmi les différentes dispositions des ordonnances Travail, quelles sont celles qui retiennent particulièrement votre attention ?

Je retiens en premier lieu la fusion des instances de représentation unique du personnel (IRP) au sein du conseil social et économique, ensuite le barème des dommages-intérêts prud’homaux et, enfin, la possibilité de négocier sans syndicat dans les petites entreprises dépourvues de délégués syndicaux. Je suis très sceptique, en revanche, vis-à-vis du conseil d’entreprise. Les IRP sont des lieux d’information, d’échange, de consultation, pas de négociation comme ce serait le cas de cette nouvelle institution. Je pense par ailleurs que les syndicats n’y seront pas favorables et qu’ils tiendront à conserver le monopole de la négociation.

Comment accueillez-vous les annonces faites par Muriel Pénicaud au sujet de la formation professionnelle ?

Avec enthousiasme ! La réforme annoncée est d’une ampleur inédite. Elle répond aux reproches que nous faisions au système actuel : complexe, coûteux, inefficace et injuste. Je resterai toutefois vigilant sur un point, qui est celui de l’autonomie des salariés dans leur parcours de formation. Il  me paraît nécessaire de s’assurer que les choix des personnes restent conformes à « l’intérêt général ».

Quels devraient être les prochains chantiers du quinquennat en matière sociale ?

Il existe un sujet qu’il est nécessaire de traiter sérieusement, c’est le rattrapage des écarts de salaires entre hommes et femmes. Mais de manière générale, beaucoup d’éléments ont été mis en place pour permettre à nos entreprises de mieux aborder leurs transformations. Avec la reprise de la croissance, les signaux sont au vert. Il me reste encore une inquiétude toutefois, relative au rôle des syndicats. Il est impératif qu’ils accompagnent ces mouvements et fassent évoluer leur positionnement.

Propos recueillis par Marie-Hélène Brissot

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