État des lieux de l’actionnariat salarié en France
En 2016, 76 % des entreprises hexagonales possèdent des plans d’actionnariat pour l’ensemble de leurs salariés, contre une moyenne européenne de 47 %. 36 % des salariés français sont ainsi actionnaires contre 22 % en Europe. Airbus, Essilor et Arkema s’illustrent comme les chefs de file de cette politique managériale.
Il reste néanmoins difficile de mesurer de façon objective ses effets. Eres, conseil spécialisé en actionnariat salarié, retraite et épargne salariale, présentait fin septembre les résultats de l’édition 2017 de son étude sur l’actionnariat salarié en France et en Europe. Il en ressort que le mécanisme ne profite pas uniquement aux collaborateurs, il rejaillit également sur la productivité et l’image de marque de l’entreprise. Si les sociétés du SBF 120 dotées d’une très forte culture de l’actionnariat salarié embauchent moins (14,9 % en moyenne entre 2012 et 2016 contre 27,4 % pour les autres entreprises), le taux de départs volontaires est moins élevé (7,1 % entre 2012 et 2016 contre 11,1 %). Une confirmation des bénéfices du partage des profits sur les indicateurs RH.
Toutefois, ces chiffres positifs sont à observer avec une certaine précaution. En effet, le montant moyen, comme celui souscrit par le salarié dans le SBF 120, est en légère baisse par rapport à la moyenne historique : 72,7 millions d’euros en 2016 contre 75,4. Conscients des risques d’un recul en la matière, les promoteurs de l’actionnariat salarié encouragent les pouvoirs publics à se saisir de la question et à réformer dans le sens d’une simplification des règles de sa mise en place et d’une fiscalité attractive.
Amandine Mujinga