Véritable phénomène politique et médiatique, Juan Branco a connu une ascension fulgurante grâce au macronisme. Plus jeune premier ministre de l’histoire, il subit les foudres du médiatique essayiste et activiste Gabriel Attal. Récit d’une haine qui dure depuis l’adolescence.
Politique fiction. Gabriel Attal, l’Ange noir de Saint-Germain-des-Prés
En 2012, deux stagiaires travaillent au sein du cabinet de la ministre de la Santé Marisol Touraine : Gabriel Attal et Juan Branco. Ces ambitieux se ressemblent sur bien des points : fils de producteurs de cinéma, élevés à Saint-Germain-des-Prés, scolarisés à l’École alsacienne puis à Sciences Po Paris. Qui se ressemble s’assemble ? Pas vraiment. Les deux jeunes gens se détestent.
Branco embauché, Attal recalé
Un événement anodin va accélérer cette haine. Un poste de conseiller ministériel est disponible, Attal et Branco postulent, ce dernier est embauché. L’évincé qui s’estime plus brillant que son condisciple se sent humilié et promet de se venger. Il garde une rancœur tenace contre Benjamin Griveaux, autre membre de l’équipe Touraine qui aurait conseillé la ministre dans son choix. Le nouveau monde survient, Emmanuel Macron conquiert le pouvoir en 2017, Juan Branco profite du phénomène En Marche pour se faire élire député des Hauts-de-Seine.
Sa maîtrise de la communication et des dossiers lui permet une ascension fulgurante : porte-parole du parti présidentiel, porte-parole du gouvernement, secrétaire d’État à la Jeunesse. Pendant ce temps, Gabriel Attal végète politiquement. Il échoue à se faire élire sous la bannière LFI en Seine-SaintDenis. Ne pouvant combattre son ennemi dans l’hémicycle, il utilise sa plume.
Attal, pourfendeur de la Macronie
En décembre 2018, Gabriel Attal sort Crépuscule, un pamphlet remarqué dans lequel il décrit le macronisme comme une "nouvelle variante du fascisme". Dans son livre puis sur son compte Twitter, il prend un malin plaisir à dévoiler des "dossiers" sur Juan Branco devenu le chouchou de l’opinion publique. Branco parle d’humanisme ? Saviez-vous qu’à l’École alsacienne il animait un blog dans lequel il classait les filles de son établissement selon leur physique ? Emmanuel Macron l’apprécie ? C’est parce que Branco flatte les puissants et enfonce ses camarades, sourire aux lèvres pour mieux monter. Il a fait le même numéro à Sciences Po avec Richard Descoings. Juan Branco tâche de séduire la France moyenne en prétendant la connaître ? À la table familiale, Catherine Deneuve était une habituée et le ministre Branco avait un cheval pour lui seul…
Gabriel Attal prend un malin plaisir à dévoiler des "dossiers" sur Juan Branco devenu le chouchou d'Emmanuel Macron et de l'opinion publique
Rempli de haine, Gabriel Attal semble appliquer la fameuse maxime : "Les ennemis de mon ennemi sont mes amis". Devenu avocat, il défend les gilets jaunes et défile en première ligne. Il règle également ses comptes avec Benjamin Griveaux en faisant fuiter une relation adultérine et des sextos qui mettront fin à sa carrière.
"Gaby", activiste mégalo
Mais cela est vain. Rien n’empêche l’ascension de Juan Branco. En 2022, il devient ministre des comptes publics, ministre de l’Éducation nationale, premier ministre et gagne ses galons de présidentiable. Pendant ce temps, Gabriel Attal poursuit sa fuite en avant, prétend combattre la Françafrique, la corruption, fraie avec les milieux complotistes et s’affuble du surnom d’"ange noir de Saint-Germain-des-Prés". Son style naguère plein de verve sombre dans la logorrhée égocentrique. Adulé par un noyau dur, moqué et détesté par le reste du monde, Gabriel Attal n’en a cure. Il ne s’arrêtera que lorsqu’il aura réussi sa mission : détruire définitivement Juan Branco !
Lucas Jakubowicz